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Les eaux glacees du calcul egoiste
Après le TCE, alerte sur le nouveau « gouvernement économique » de l’Europe, par Martin Pigeon
Martin Pigeon travaille à Bruxelles pour l’ONG Corporate Europe Observatory
Article mis en ligne le 11 mars 2011
dernière modification le 9 mars 2011

La FGTB, équivalent belge de la CGT, ayant conscience qu’une manifestation n’y suffirait pas, appelle à un blocage total de la ville de Bruxelles les 24 et 25 mars 2011 pour tenter de faire obstacle à l’adoption du texte instaurant le premier « gouvernement économique de l’UE », qui doit être discuté lors du Conseil des chefs d’état et de gouvernement de l’Union les 24 et 25 mars prochains.

Il s’agit d’un tournant majeur dans l’histoire de l’intégration européenne, le premier "gouvernement économique" de l’UE vise à mettre en place un mécanisme de coordination des politiques budgétaires nationales dans les pays de l’eurozone, sous l’égide de la Commission et du Conseil, et donc des hauts fonctionnaires de la Commission et des Etats membres.(...)

Ce nouveau « gouvernement économique » échapperait donc au contrôle des élus des états membres, alors qu’il s’agirait décider de choses aussi fondamentales que le niveau des salaires (ajuster ceux de la fonction publique en fonction de la compétitivité du pays, ce qui aura un effet à la baisse sur les salaires du privé), de la réduction/privatisation des services publics, de modifications constitutionnelles pour limiter les possibilités d’endettement des États, de reculer l’âge de départ à la retraite (l’aligner sur l’espérance de vie), de l’orientation des politiques fiscales ("réorienter la base de la fiscalité du travail vers la consommation"...).(...)

La pensée à l’œuvre ici est d’une bêtise confondante, appliquant à des pays entiers des critères de compétitivité qui ne sont valables - et encore, uniquement dans une vision étroitement financière - que pour une entreprise, avec une focalisation quasi-exclusive sur le coût du travail...

Mais cela permettra de demander aux salariés européens de payer le coût de la crise de la dette souveraine créée par les banques.(...)

Après la FGTB, la Confédération européenne des syndicats (CES), d’ordinaire timide, vient de sortir de sa réserve.

Cela suffira-t-il à faire obstacle à la plus grave offensive libérale en Europe depuis le TCE ?(...)

Faut-il attendre que l’extrême droite tire les bénéfices de l’incompétence des « élites » européistes, converties à l’ultralibéralisme ? Certainement pas. La gauche doit assumer la désobéissance à l’ordre juridique instauré avec l’Union européenne : non pas seulement lorsqu’il s’agit de faucher des OGM ou d’accueillir des sans-papiers, mais aussi et d’abord lorsqu’il est question de sortir concrètement de l’ultralibéralisme à l’européenne. (...)

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