
Depuis sa création en 1982, le fonctionnement du lycée expérimental repose sur le partage des pouvoirs et des devoirs entre les dix-neuf membres de l’équipe éducative et les élèves. Aujourd’hui, ce projet est mis à mal par la suppression de deux postes au prétexte d’une politique générale de restrictions budgétaires menée par le ministère de l’Éducation nationale.
Le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire est un lycée cogéré public et propose donc aux élèves et familles un mode de fonctionnement « alternatif » au sein de l’Éducation Nationale.
Ce projet d’établissement, unique en France, s’incarne au sein d’une toute petite structure. Les contraintes extérieures viennent souvent remettre en cause ce projet, voire l’existence même du lycée.
Depuis plusieurs années, il faut sans cesse défendre cet établissement hors du commun.
Après avoir lutté pour…
... conserver notre liberté de mouvement, limitée par l’interdiction de transporter des élèves dans notre minibus
... défendre l’usage de notre cuisine pédagogique
… rester dans notre bâtiment,
nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le Rectorat de l’Académie de Nantes, représentée par M. Marois, recteur, a décidé de supprimer 36 heures (hebdomadaires) d’enseignement à la rentrée prochaine. Cela signifie chez nous une suppression de 2 postes. Notre équipe se compose actuellement de 17 postes d’enseignants et 2 administratifs (gestionnaire et CPE).
Nous refusons cette suppression qui remet en cause le projet et le bon fonctionnement de notre lycée.
Élèves et membres de l’équipe ont organisé une marche revendicative de quatre jours (du 29 avril au 2 mai) depuis le lycée, à Saint-Nazaire, jusqu’au Rectorat de Nantes. L’objectif était de rencontrer William Marois, recteur d’académie, au sujet de la suppression des deux postes dans l’équipe éducative. Toutefois, l’entrevue ne s’est pas réalisée avec le recteur, mais avec des membres de son cabinet. Nos revendications se sont heurtées à des arguments purement économiques et des formules stéréotypées : « le modèle doit évoluer », nous répète-t-on à l’envi.
Suite à ce rendez-vous manqué, des élèves du lycée ont écrit au recteur afin de le rencontrer en personne. Cette suppression de poste est pour eux source d’angoisse, car elle suppose la disparition de certaines disciplines et complique le suivi des élèves en petits groupes. La réponse du recteur a été négative et sans considération pour des jeunes qui se sont responsabilisés et ont osé interroger l’administration centrale sur des choix discutables pour eux. De ce courrier, aucun autre argument ne transparaît que la nécessité économique et de vagues chiffres d’effectifs ne prenant pas en compte notre spécificité d’une école ouverte accueillant des élèves presque toute l’année. Il nous semble même que cette réponse s’adresse à l’équipe et non aux élèves.
Les responsables politiques locaux ont également été interpellés. Le sénateur Yannick Vaugrenard a envoyé une lettre au recteur tout comme la députée Audrey Dufeu-Schubert après avoir reçu une délégation d’élèves et de membres de l’équipe éducative. Enfin, nous rencontrons M. Samzun, maire de Saint-Nazaire, ce jeudi 6 juin.
Pétition Pour le soutien des structures expérimentales et innovantes dans le service public