
13 ans après la formulation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à deux ans de leur échéance, l’objectif d’un monde juste, pour les femmes et les hommes, relève-t-il de la vision stratégique, de la prophétie, ou de l’utopie pure ?
Des signes encourageants
Dans le rapport remis par l’Equipe Spéciale des NU à son Secrétaire Général en juin 2012 « Réaliser l’avenir que nous voulons pour tous1 », première étape vers le rapport final qui sera remis en septembre, l’égalité de genre occupe une place prépondérante. La lecture de ce premier rapport est plutôt rassurante. L’égalité des hommes-femmes est l’un des trois principes fondamentaux sur lesquels l’Equipe Spéciale recommande d’appuyer le nouvel agenda post-2015 : les droits de l’Homme, l’égalité et la durabilité. Dans ce rapport préliminaire, l’égalité est présentée comme un droit Humain d’abord et un facteur de développement ensuite. L’Equipe Spéciale préconise la réduction des disparités spécifiques ainsi que les changements structurels qui forment le socle des inégalités et des violences. Les leçons tirées des OMD semblent apprises : pas assez de concertation pluri-acteurs, manque de cohérence dans les politiques et faible contextualisation/adaptation aux situations locales. Le cadre post-2015 et les futurs Objectifs du Développement Durable (ODD) proposent d’y remédier.
L’approche recommandée identifie aussi quatre dimension clefs : l’inclusion dans le développement social, la durabilité environnementale, l’inclusion dans le développement économique, et la paix et la sécurité. Ces thèmes sont au coeur des revendications des féministes et activistes du genre depuis… bien avant l’avènement des OMD en 2000. (...)
Le bilan des Objectifs du Millénaire pour le Développement, globalement, reconnaît que l’égalité de genre, cible de l’OMD3, n’a pas été atteinte. Si la parité dans l’éducation (inscription au niveau primaire) a fait des progrès indéniables dans certains contextes (Asie), l’Afrique Sub- Saharienne reste en deçà du but fixé à l’échelle mondiale. L’accès à la santé reproductive n’a reçu ni l’attention ni les moyens nécessaires, et la parité en politique n’est nulle part concrétisée. (...)