Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Paris-Luttes-Info
Appel du collectif Prenons la ville à la manif du 27 mars 2021
collectif Prenons la ville.
Article mis en ligne le 26 mars 2021

RDV samedi 27 mars 2021, à 15h, pour se joindre au cortège intersquat, place du Châtelet, Paris Ier (métro Châtelet ou RER Châtelet Les Halles).

MANIFESTATION POUR LE LOGEMENT, CONTRE TOUTES LES EXPULSIONS

Il y a en France près de 300 000 personnes sans domicile fixe (à la rue ou dans des dispositifs d’hébergement d’urgence) [1] pour plus de 3 millions de logements vides [2]. Rien qu’à Paris intra-muros, 8% à 17% des logements sont vides, soit entre 113 000 et 232 000 biens immobiliers [3]. Et on devrait se contenter d’attendre que l’État trouve des solutions à tout ça, comme au reste ?

L’État veut maintenir la population sous sa tutelle. À travers les siècles, l’organisation étatique et capitaliste de la société a réussi, en grande partie, à nous déposséder des moyens de vivre de façon autonome, notamment par la spécialisation et la division du travail. Ce qui est nécessaire à la vie quotidienne est presque entièrement monopolisé par l’économie capitaliste (de la production alimentaire à la médecine, en passant par l’accès à l’eau, la fabrication et la réparation de plein de choses utiles). Cette logique fait de nous des prisonnier·e·s d’un système sans échappatoire, la quasi totalité de la planète ayant été colonisée par l’exploitation et la domination. Il n’y a pas d’issue sans perspectives révolutionnaires.

Il en est de même pour le logement. Tout est organisé sous le régime de la propriété privée (dont la propriété « publique » d’État est le parfait complément pour maintenir les inégalités sociales). Pour se loger, la population est dépendante du pouvoir de l’État : tout bâti est dépendant de permissions institutionnelles et d’un titre de propriété. Une hiérarchie bien établie perdure : l’État, qui surplombe tout, les multi-propriétaires (promoteurs, spéculateurs, ceux qui encaissent un max de thunes), les agences immobilières qui servent d’intermédiaires, les petits propriétaires, les locataires, les mal-logé·e·s, les SDF.

Si on trouve aberrant de devoir payer un loyer à des individus ou agences qui sont largement plus riches que nous, si on refuse de se soumettre à ce système, on se retrouve souvent dans l’illégalité puisque les lois et les droits sont mis en place par ceux qui ont tout intérêt à préserver les logiques marchandes. (...)

Pour ce qui est du logement, la pratique du squat, par l’occupation de terrains et de bâtiments, est répandue depuis des décennies. C’est une pratique de résistance au rouleau compresseur immobilier et au régime de la propriété privée. C’est évidemment aussi un moyen de survie, une façon de se loger quand on n’est pas propriétaire et qu’on n’a pas les moyens de payer un loyer. Enfin, c’est un moyen d’organisation collective, pour les luttes et pour le plaisir, quand toutes les villes ne sont constituées que d’espaces marchands et sécuritaires. Alors malgré les offensives immobilières, politiciennes et médiatiques, il y a toujours des squats, des occupations de bâtiments vides et de terrains abandonnés ou menacés par des projets d’urbanisation. Ce sont pour nous des pratiques qui ont du sens et que nous soutenons.

À coté de ça, de nombreuses personnes galèrent pour payer leur loyer, vivent dans des conditions difficiles, sont forcé·e·s à déménager loin de leur quartier à cause des processus de restructuration et d’embourgeoisement que connaissent presque toutes les grandes villes de France, notamment Paris et pratiquement toute sa banlieue proche. Il nous semble nécessaire de réfléchir et agir pour que le rapport de forces entre locataires et propriétaires change (...)