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le Monde
Appel à la suppression des notes : retour sur un débat
Article mis en ligne le 23 décembre 2010
dernière modification le 21 décembre 2010

L’appel à la suppression des notes initié par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) et signé de vingt grandes personnalités a rencontré un vif écho dans la presse et l’opinion publique ainsi qu’une forte adhésion citoyenne. Erigée en débat national, cette question a dépassé pour un temps le cadre d’une réflexion entre pédagogues, pour devenir le centre d’une discussion plus fondamentale sur l’école. C’est en soi déjà un succès pour les initiateurs de cet appel.

La nature du débat qui s’est ouvert, la violence de certaines réactions, ont toutefois pu surprendre. En effet, la proposition initiale n’a rien de bien polémique. Dans de très nombreuses écoles françaises, les notes ne sont déjà plus en vigueur, la loi ne faisant plus référence à ce système d’évaluation. Dans les pays les plus performants en matière éducative, les notes ne sont pas appliquées avant 11 ou 12 ans. A l’inverse, de très nombreux praticiens, enseignants, médecins, éducateurs, accompagnateurs bénévoles, ont démontré l’impact négatif que peuvent avoir les notes sur certains élèves dans la construction, la confiance et l’estime de soi. Surtout, le constat est celui d’un système qui renforce les inégalités face à l’éducation, entre ceux qui maîtrisent les codes, les attendus ou les stratégies pour obtenir de "bonnes notes" et ceux qui ne les maîtrisent pas. (...)

l’appel à la suppression des notes n’est pas un appel à la suppression de l’évaluation, bien au contraire. Utilisée à bon escient, c’est un indicateur essentiel tant pour les enfants que pour leur famille. En appelant à des méthodes d’évaluation plus fines et plus qualitatives que les notes, nous sommes convaincus que l’évaluation peut jouer un rôle plus important et positif dans la dynamique d’apprentissage. (...)

La suppression de la note ne révolutionnera pas notre système éducatif, mais elle indiquera que nous avons collectivement pris conscience que notre système éducatif doit entrer dans une société dite de la connaissance. Pour ce faire, la question de l’individu, de son parcours et, plus fondamentalement, la question de l’humain, doit être au cœur de ce système

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