
Ni acceptable, ni amendable, la loi Blanquer (pour l’ « école de la confiance ») doit encore être examinée, après son passage au Sénat, en commission mixte paritaire (Sénat/Assemblée) au mois de juin, avant d’être adoptée par l’Assemblée nationale.
Les propositions du Sénat aggravent dangereusement les dispositions de la loi Blanquer. Déjà “en marche” vers la casse des lycées généraux et professionnels, avec une offre éducative et des moyens au rabais, les réformes et la loi Blanquer organisent un système éducatif profondément injuste et inégalitaire, unanimement dénoncé.
Sourd à toutes les critiques et à toutes les protestations, le ministre choisit de passer en force !
Le gouvernement ne s’arrête pas là : l’Assemblée nationale discute ces jours-ci d’une loi de casse de la Fonction publique.
Pour l’Éducation nationale, les conséquences seront :
– la suppression massive de postes,
– le recours généralisé aux contractuel.le.s,
– le démantèlement des protections et des contre-pouvoirs,
– le renforcement de l’autorité et des moyens de pression hiérarchiques.
Après la poste et l’hôpital public, c’est l’école qu’on sacrifie.
La scolarité obligatoire à 3 ans : tout pour le privé !
+ de 98 % des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés.
Les écoles maternelles privées seront financées par les mairies :
Moins d’argent pour nos écoles publiques (100 à 200 millions d’€ à l’échelle nationale) !
Un enseignement public à deux vitesses, au détriment des élèves les plus fragiles
L’école inclusive : vraiment ?
Afin d’améliorer l’accompagnement des élèves en situation de handicap, la nouvelle loi propose de coordonner les moyens humains. Sauf que...
… en pratique, les AESH (accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap) devront accompagner plusieurs élèves, et non un seul !
Le recours massif à des personnels précaires, mal formés et sous-payés
L’Éducation nationale prévoit en 2019 de supprimer 2600 postes de titulaires, pour un public scolaire en hausse (+ 40 000 élèves).
Dans le même temps, le gouvernement entérine le recours aux contractuel.le.s, aux assistant.e.s d’éducation (A.E.D.), aux étudiant.e.s en cours de formation… pour des raisons évidentes de coût (salaires très inférieurs aux titulaires). Qu’en est-il de la qualité de l’enseignement, des conditions d’apprentissage et de la rémunération du métier ?
Après le passage au Sénat, une loi Blanquer renforcée par :
– La possibilité de scolariser les élèves de maternelles dans des jardins d’enfants sans enseignant.e.s = un système parallèle à bas coût sera donc instauré !
– L’interdiction pour les accompagnatrices de garder leur voile lors des sorties scolaires.
– La fin de la cohésion pédagogique et du travail en équipe dans les écoles : directeurs et directrices deviennent des supérieur.e.s hiérarchiques et évaluent les autres professeur.e.s.
Loi Blanquer et Réforme de la Fonction publique : un management hiérarchique, vertical et autoritaire (...)
Dès demain : des personnels pressurisés, privés de protection et de contre-pouvoirs
À tous les niveaux, les tâches se multiplient, sans décharge ni compensation salariale : multiplication des évaluations, des missions, hausse du nombre d’élèves et des classes en charge (réforme du lycée)…
Et maintenant, la formation, c’est pendant les vacances pour tout le monde ! Il faudra prendre sur notre temps de préparation et de correction, notre vie familiale et personnelle…
Mutations et annualisation des services : les lois prévoient de nombreuses possibilités de dérogation et « d’expérimentation » dès la rentrée prochaine. La gestion des carrières et des mutations par les commissions paritaires est officiellement supprimée.
(...)
Tou.te.s ensemble : parents et personnels de l’éducation nationale, défendons une école publique réellement ouverte à tou.te.s et permettant à tou.te.s de s’émanciper !