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Vigie-laïcité
Analyse du rapport OBIN Laïcité et personnels de l’Education Nationale
Article mis en ligne le 17 juin 2021

Lundi 14 juin 2021, Jean-Pierre Obin, inspecteur général honoraire a remis au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, un rapport sur « La formation des personnels de l’Éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République ».

La Vigie de la laïcité a pris connaissance de ce rapport et en tire les commentaires suivants :

Si ce rapport recommande « un plan ambitieux » de formation des enseignants, il est à rappeler que l’Observatoire de la laïcité, comme par ailleurs le Comité national d’action laïque (CNAL), appelaient à un renforcement de cette formation, tant initiale que continue, depuis, déjà, de nombreuses années. Dans le dernier rapport de l’Observatoire de la laïcité (2020), il est ainsi constaté une chute du nombre de journées stagiaires consacrées à la laïcité : 52.000 en 2015, contre seulement 18.900 en 2019 (en précisant, qui plus est, qu’elles traitent désormais de la laïcité « et des valeurs républicaines »).

Ce rapport adopte une approche qui pourrait être qualifiée d’idéologique, en s’éloignant de l’objectivité demandée à tout diagnostic et toute analyse rigoureuse. Par exemple, son auteur fustige la citation par les personnels de l’éducation nationale du thème de « la diversité », en notant que ce n’est pas un « principe républicain », après leur avoir pourtant parlé, non pas de « principes », mais de « valeurs ». M. Obin considère « l’objectif » de diversité « absurde et peu républicain », encourageant, selon lui, « l’idéologie identitaire ». Sans revenir sur la réflexion du constituant à propos de « l’unité et la diversité dans la République », nous citerons simplement ici le rapport de la Commission Stasi, remis au Président de la République Jacques Chirac le 11 décembre 2003 : « Nier toute diversité ou pluralité en réaffirmant de façon incantatoire un pacte républicain désincarné serait illusoire. La laïcité d’aujourd’hui est mise au défi de forger l’unité tout en respectant la diversité de la société » ; ainsi que la devise de l’Union européenne, dont est membre notre pays : « Unis dans la diversité ».

Ce rapport ne renvoie, à aucun moment, à la définition juridique de la laïcité. Or, il apparaît essentiel que toute formation à la laïcité soit parfaitement conforme au droit.

Lundi 14 juin 2021, Jean-Pierre Obin, inspecteur général honoraire a remis au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, un rapport sur « La formation des personnels de l’Éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République ».

La Vigie de la laïcité a pris connaissance de ce rapport et en tire les commentaires suivants :

Si ce rapport recommande « un plan ambitieux » de formation des enseignants, il est à rappeler que l’Observatoire de la laïcité, comme par ailleurs le Comité national d’action laïque (CNAL), appelaient à un renforcement de cette formation, tant initiale que continue, depuis, déjà, de nombreuses années. Dans le dernier rapport de l’Observatoire de la laïcité (2020), il est ainsi constaté une chute du nombre de journées stagiaires consacrées à la laïcité : 52.000 en 2015, contre seulement 18.900 en 2019 (en précisant, qui plus est, qu’elles traitent désormais de la laïcité « et des valeurs républicaines »).

Ce rapport adopte une approche qui pourrait être qualifiée d’idéologique, en s’éloignant de l’objectivité demandée à tout diagnostic et toute analyse rigoureuse. Par exemple, son auteur fustige la citation par les personnels de l’éducation nationale du thème de « la diversité », en notant que ce n’est pas un « principe républicain », après leur avoir pourtant parlé, non pas de « principes », mais de « valeurs ». M. Obin considère « l’objectif » de diversité « absurde et peu républicain », encourageant, selon lui, « l’idéologie identitaire ». Sans revenir sur la réflexion du constituant à propos de « l’unité et la diversité dans la République », nous citerons simplement ici le rapport de la Commission Stasi, remis au Président de la République Jacques Chirac le 11 décembre 2003 : « Nier toute diversité ou pluralité en réaffirmant de façon incantatoire un pacte républicain désincarné serait illusoire. La laïcité d’aujourd’hui est mise au défi de forger l’unité tout en respectant la diversité de la société » ; ainsi que la devise de l’Union européenne, dont est membre notre pays : « Unis dans la diversité ».

Ce rapport ne renvoie, à aucun moment, à la définition juridique de la laïcité. Or, il apparaît essentiel que toute formation à la laïcité soit parfaitement conforme au droit.

Si l’on peut regretter, comme l’auteur, que la laïcité soit parfois affublée d’une épithète, qui la tire dans un sens ou un autre, on ne peut pas reprocher aux formations à la laïcité de revenir sur l’existence de régimes dérogatoires à la loi de 1905. Pourtant, M. Obin regrette des « considérations portant sur la relativité de l’application de la laïcité (l’Alsace-Moselle, la Guyane...) peu faites pour en faire saisir le sens ».

Ce rapport semble soutenir l’idée d’un contrôle de ce que serait la « bonne laïcité », qui devrait être conforme à « la politique du ministre ». Cela interroge quant à une mise sous tutelle idéologique du terme, totalement opposée à l’idéal laïque.