
Les pays doivent saisir l’occasion de choisir des carburants plus propres au fur et à mesure que leurs économies se développent, exhortent les chercheurs.
De nouvelles recherches ont montré que l’Afrique souffrira d’un plus grand nombre de maladies et de décès si l’augmentation de la pollution atmosphérique et les pertes économiques qui en résultent ne sont pas contrôlées. (...)
Dirigés par Philip Landrigan, professeur de biologie au Boston College (États-Unis), les chercheurs ont observé que les niveaux de pollution atmosphérique s’aggravent avec l’urbanisation croissante des pays africains, entraînant une augmentation des décès dus aux maladies cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux et aux cancers.
Selon M. Landrigan, l’Afrique est mieux placée pour lutter contre la pollution atmosphérique, car "les pays en sont encore au début de leur développement, ils ont des possibilités uniques d’éviter de se laisser piéger par des économies fondées sur les combustibles fossiles, de passer rapidement aux énergies éolienne et solaire et de parvenir à la prospérité sans pollution".
Si la pollution atmosphérique est un problème de santé mondial, les pays à revenu faible ou intermédiaire, notamment en Afrique subsaharienne, risquent d’être plus durement touchés en raison de la forte exposition de leur population. Selon l’OMS, les maladies causées par la pollution de l’air intérieur provoquent chaque année quatre millions de décès dans le monde.
Andriannah Mbandi, coordinatrice technique pour la qualité de l’air au bureau Afrique de l’ONU Environnement, a déclaré que l’augmentation des niveaux de pollution atmosphérique sur le continent est due à l’utilisation continue de la biomasse comme principale source de combustible pour la cuisson, l’éclairage et le chauffage pour la majorité des foyers africains. Elle a ajouté que le manque de structures de gouvernance constitue un obstacle à l’amélioration de la qualité de l’air en Afrique. (...)
En outre, les effets négatifs de la pollution atmosphérique en Afrique subsaharienne n’ont pas fait l’objet de recherches suffisantes par rapport à d’autres régions du monde, et les niveaux ne sont pas mesurés ou surveillés de manière adéquate. (...)
Samuel Gaita, chercheur postdoctoral à l’université de Stockholm, a déclaré à Nature Africa que l’adoption accrue de sources d’énergie alternatives telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne pourrait limiter l’utilisation du bois de chauffage et protéger les pauvres de la hausse des prix du pétrole - comme cela a été démontré en Bolivie, au Pérou et au Chili, où les fours solaires ont été adoptés.