
Dix ans après sa création, la revue Altermondes est face à deux défis : réussir à exister en kiosque et renforcer sa dynamique éditoriale sur Internet. Si en un an, nous sommes parvenus à doubler le nombre de nos abonnés - une belle prouesse -, notre volontarisme ne suffit pas pour assurer la pérennité financière de la revue.
En 2005, après deux ans de discussions acharnées, un groupe de cinq associations, animé par un jeune chargé de mission, lance Altermondes. Ensemble, ils se fixent un objectif : à l’heure où le traitement des questions internationales par les médias grand public se concentre sur les crises, ils veulent donner la parole aux « oubliés de l’actualité ». Depuis, la revue a publié 43 numéros, 18 hors-série, produit 300 contenus multimédias en ligne et fidélisé 3 000 abonnés. Ce pari, Altermondes l’a tenu en imaginant un journal où tout le monde a sa place : journalistes, associations, syndicats, mais aussi lecteurs et citoyens. Car seuls, les trois salariés n’y arriveraient pas. C’est grâce au travail collectif et à l’investissement de tous qu’ils réussissent, au fil des numéros, à livrer une information pertinente et unique dans le paysage médiatique.
L’aventure dure depuis 10 ans. En 2014, Altermondes a décidé de toucher un public plus large. L’association qui édite la revue se transforme en Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). La communauté de quelques partenaires devient un sociétariat aussi élargi que diversifié, composé de 43 associations et syndicats, 31 professionnels des médias ainsi que 98 lectrices et lecteurs citoyens. Ils se réunissent autour d’un projet commun, celui d’Altermondes, et sont motivés par une conviction : l’existence d’une information de qualité n’est pas qu’une affaire de journalistes. Elle relève d’une responsabilité partagée par tous. (...)
Altermondes est très régulièrement contacté par des voyageurs, essentiellement des jeunes, qui partent à la découverte du monde, de celles et ceux qui essaient de le changer, et qui souhaitent pouvoir raconter leur expérience, faire connaître les initiatives qu’ils découvrent sur le terrain. Jusqu’à présent, aucun média ne leur en donnait la possibilité. Nous avons donc décidé d’ouvrir sur notre site un espace d’expression à ces « globe-trotters solidaires ». Chacun d’entre eux pourra tenir un blog afin de partager, avec vous, ses aventures, tout en respectant les codes journalistiques. C’est pourquoi, avant leur départ, nous dispenserons aux bloggeurs que nous hébergerons une formation aux techniques d’écriture journalistique, pour le plus grand plaisir de leurs futurs lecteurs.
Nous sommes convaincus que le traitement grand public de l’actualité internationale manque d’authenticité. Aujourd’hui, trop peu de titres envoient leurs journalistes sur le terrain. En 2016, nous aimerions donc financer une série d’enquêtes et de reportages, en envoyant nos journalistes dans des pays du Sud dont vous n’entendez jamais parler dans les médias. Ainsi, nous pourrons continuer de donner la parole aux « oubliés de l’actualité » et garantir à nos lecteurs ce qui fait la spécificité d’Altermondes. (...)