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Le Monde
« Allô, prévention expulsion ? » : la peur des menacés d’expulsion, au premier jour de la fin de la trêve hivernale
Article mis en ligne le 3 juin 2021
dernière modification le 2 juin 2021

Les expulsions locatives sont de nouveau possibles depuis le 1er juin. Dans un contexte aggravé par la crise liée au Covid-19, la Fondation Abbé-Pierre tente d’orienter les locataires démunis face aux démarches à accomplir.

Les valises étaient bouclées avec le « strict minimum », plus le chat et la télé, « tant pis pour le reste » ; elles avaient repéré l’hôtel « classe éco » le moins cher, « pour la suite, pas de plan, le studio du fils ou le 115, en dernier recours ». Sous le coup d’une procédure d’expulsion avec commandement de quitter les lieux depuis la mi-avril pour des mois d’impayés de loyer – plus de 9 000 euros –, Christelle, 50 ans, et sa fille de 28 ans imaginaient que les huissiers et les gendarmes viendraient les sommer de quitter leur appartement du Tarn dès ce 1er juin.

Une date qui sonne comme un couperet pour elles et des milliers d’autres locataires fragilisés : celle de la fin de la trêve hivernale – prolongée de deux mois cette année en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 – et, avec elle, la reprise des expulsions locatives. Sur les conseils de son fils, Christelle a contacté la plate-forme téléphonique de la Fondation Abbé-Pierre : « Sans eux, on n’aurait pas su qu’on avait encore un peu de répit. » La « boule à l’estomac » qui l’empêchait de dormir s’est depuis atténuée : « Mais pour combien de temps ? » (...)

onze ans, depuis le lancement du 0-810-001-505 après la crise de 2008, que cette bénévole, assistante sociale à l’hôpital, et une dizaine d’autres – juristes compris – assurent des permanences chaque après-midi, du lundi au vendredi. Mille trois cents appels par an en moyenne, 70 % pour des impayés.

La plate-forme se veut une porte d’entrée facilement accessible pour « capter » les locataires démunis, avant d’orienter vers les différentes associations du réseau d’accompagnement aux droits liés à l’habitat, à même d’assurer un suivi juridique de proximité. (...)