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Allemagne : des maires donnent de la voix pour l’accueil des migrants de Lesbos
Article mis en ligne le 20 septembre 2020
dernière modification le 19 septembre 2020

La classe politique allemande débat de l’accueil de migrants du camp dévasté de Moria. Plusieurs villes veulent directement aider. Mais elles dénoncent un blocage à Berlin.

La bataille politique autour de l’accueil de migrants du camp incendié de Moria a déclenché une vive dispute au sein des partis allemands.

La coalition au pouvoir composée des conservateurs de la CDU/CSU et des socio-démocrates du SPD se sont au moins mis d’accord sur une première étape : très exactement 1553 réfugiés peuvent venir en Allemagne.

Pourtant, cela fait plusieurs jours que de nombreuses villes et communes allemandes se déclarent disposées à accueillir les migrants démunis de Grèce.

Plusieurs maires ont ainsi expliqué dans une pétition que leurs villes étaient préparées pour ce genre de situation d’urgence, d’autant plus après avoir accumulé de l’expérience en la matière lors de la vague d’arrivée de demandeurs d’asile en 2015.

Mais à la tête du parti CDU d’Angela Merkel, certains se montrent plutôt sceptiques et doutent que les villes puissent proposer suffisamment de places d’hébergement.

La chancelière veut désormais elle-même se faire sa propre idée et discuter du sujet avec les maires du pays. (...)

Martin Horn insiste sur le fait que ces 10 communes ne sont pas les seules à vouloir faire preuve de solidarité. "Nous représentons un réseau de plus de 170 villes et communes en Allemagne qui lancent un appel très clair", en référence à l’initiative "Städte Sicherer Hafen" (A bon port dans les villes). Ces 170 villes affirment depuis de mois qu’elles sont prêtes à accueillir des migrants sans complications bureaucratiques.

Selon la confédération syndicale Deutsches Beamtenbund (dbb) qui compte plus d’un million d’adhérents, il existe actuellement suffisamment de places d’hébergement dans des structures d’accueil dans le pays, la plupart des personnes arrivées en 2015 habitant désormais dans des logements classiques ou n’étant plus en Allemagne. (...)

d’après un sondage de l’institut d’opinion Yougov, même pas la moitié des Allemands (47%) se disent favorable à un accueil des demandeurs d’asile de Moria. 39 % disent y être opposés.

Les divisions s’affichent aussi au niveau des politiques locaux. (...)

c’est l’Etat fédéral qui décide". Lui seul est responsable du droit d’asile.
Le ministère de l’Intérieur

C’est en effet le ministre de l’Intérieur Horst Seehover qui a, pour faire simple, le dernier mot. Il est responsable de l’application et du respect du droit d’asile européen. C’est à lui que revient le droit de délivrer des autorisations, et celles-ci peuvent parfois prendre jusqu’à un an.

Pour la maire de Gießen, le fait que 1500 personnes vont être accueillis est un signe positif. "Au moins ça commence à bouger", estime Dietlind Grabe-Bolz. "Mais je pense que dans l’ensemble nous pouvons accueillir davantage de réfugiés".