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Europe1
Algérie : Bouteflika renonce à un 5ème mandat, la présidentielle reportée
Article mis en ligne le 11 mars 2019

La pression populaire a finalement contraint Abdelaziz Bouteflika à renoncer à briguer un cinquième mandat. Le président algérien est confronté à une contestation inédite depuis son accession au pouvoir en 1999. Dans un message à la nation, Bouteflika s’est engagé "à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu", indiquant implicitement qu’il restera chef de l’Etat à l’expiration de son mandat le 28 avril 2019.

Le président algérien a également annoncé le report de la présidentielle, prévue le 18 avril prochain. Il a précisé que le scrutin aura lieu après une période de transition, "dans le prolongement" d’une conférence nationale" chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici fin 2019.

La joie à Alger
Les événements se sont précipités depuis le 10 février dernier, quand Abelaziz Bouteflika a annoncé son intention de briguer un cinquième mandat. Quelques jours plus tard, le 22 février, plusieurs milliers de personnes ont commencé à manifester contre la candidature du président de 82 ans, considérablement affaibli depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013. La contestation populaire a alors pris de l’ampleur, poussant Bouteflika à limoger son directeur de campagne. Un premier signe d’ouverture qui n’a eu aucun effet : les manifestations se sont poursuivies, jusqu’au pic du 8 mars (vendredi dernier), avec une marée humaine dans le centre d’Alger.

Quatre jours plus tard, Abdelaziz Bouteflika a donc renoncé à briguer un cinquième mandat. Dans la foulée de cette annonce, de nombreux klaxons ont commencé à résonner en début de soirée dans le centre d’Alger, comme en attestent plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux. (...)

"C’est un moment historique pour l’Algérie. Il y a eu des manifestations monstres dans toute l’Algérie depuis trois semaines. Jusqu’ici, le pouvoir ne cédait pas face à la rue. En 2001, d’importantes manifestations de kabyles avaient été fortement réprimées et le gouvernement n’avait pas accédé aux revendications", a analysé sur Europe 1 l’historien Benjamin Stora, auteur du livre La guerre d’Algérie vue par les Algériens.