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la Fabrique
Aider le livre
Article mis en ligne le 30 avril 2014

La question revient périodiquement : comment aider le Livre, le protéger des différents dangers qui le menacent, économiques, technologiques et autres. Posée en ces termes, il n’y a pas de réponse possible : le Livre avec un grand L est une sorte de fiction, car le fossé s’élargit au fil des ans entre deux sortes de livres, ceux qui sont produits par l’édition industrielle et ceux qui sortent de l’édition artisanale.

On dira que la différence n’est pas aussi tranchée, que des grands groupes peuvent sortir des livres de même qualité que ceux des petits éditeurs indépendants, qu’au sein de grandes maisons certaines filiales maintiennent un excellent niveau éditorial. C’est vrai, mais marginal. Dans l’ensemble, l’édition industrielle est une branche de l’industrie de l’entertainment, ses dirigeants sont plus financiers qu’éditeurs, leur salaire est celui de banquiers et leur souci premier est la rentabilité – la norme dans l’industrie.

Ceux qui fréquentent les bonnes librairies savent que l’essentiel de la littérature expérimentale, de la poésie, de la recherche historique, de la philosophie (la vraie, pas celle d’Onfray ou de Luc Ferry), de la recherche en sociologie, des traductions d’essais, bref l’essentiel de ce qui fait une culture vivante est produit par la petite édition indépendante.

L’édition industrielle n’a pas besoin d’aide (...)

L’aide publique devrait donc se concentrer sur l’édition (vraiment) indépendante. Les régions – l’Île-de-France en particulier – travaillent déjà en ce sens, mais la source de financement la plus importante, le ministère de la Culture par l’entremise du Centre national du livre (CNL), ne fait rien pour favoriser les petits indépendants. (...)