
Cela fait plus d’un an que Mikaël Hardy, paysan sans terre, travaille sur un projet d’installation agricole, en agro-écologie, à quelques kilomètres de Rennes. Il aimerait faire cohabiter élevage et cultures, et organiser de la vente directe.
Mais les 13 hectares sur lesquels il souhaite s’installer ont été cédés à un voisin qui veut agrandir son exploitation. Mikaël Hardy met en cause l’indépendance de la puissante Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), officiellement chargée de veiller à la juste répartition des terres... Récit d’une bataille administrative pour l’installation d’un jeune agriculteur. (...)
Mes choix de vie m’amènent à m’intéresser à l’agro-écologie. Ce terme est arrivé en France avec le paysan Pierre Rabhi. On parle aussi de permaculture. Plus qu’une technique, mieux qu’un cahier des charges, l’agro-écologie est un concept que chacun peut s’approprier en suivant une idée moteur autour de valeurs humanistes. Pour moi, une ferme, c’est un écosystème. Il y a des hommes et des femmes, des animaux, des cultures et des productions. Le tout évolue en interaction. La ferme est un outil pour nourrir ses voisins. L’homme et/ou la femme oriente(nt) une production de cultures qui vont nourrir des animaux, qui vont à leur tour nourrir la terre et les hommes. Les abeilles participent à la valorisation des cultures et y trouvent un oasis. Car en agro-écologie, on n’utilise ni pesticides, ni engrais de synthèse.
Bataille administrative
Accompagné de plusieurs associations (Terre de Liens Bretagne, Civam, Agrobio35, Ingalan, Minga, Confédération paysanne, Accueil paysan, Collectif Copain 35, la Passiflore, Eaux et Rivière de Bretagne, Bretagne Vivante...) et de quelques élus, j’ai mené un combat, en suivant le cadre réglementaire et dans un débat constructif. Malheureusement, le résultat ne va pas dans le sens de mon projet. (...)