
Le bilan des affrontements qui ont opposé jeudi les forces de l’ordre sud-africaines à des ouvriers en grève de la mine de platine Lonmin de Marikana dépasse les trente morts, a révélé vendredi le ministre de la police Nathi Mthethwa.
C’est l’une des interventions policières les plus meurtrières en Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid en 1994, un "bain de sang", selon la presse sud-africaine. Trente-six morts selon le syndicat des mines NUM, "plus de 30" selon le ministre de la Police Nathi Mthethwa. Ces bilans, donnés vendredi matin, s’ajoutent aux dix morts dans les violences entre syndicats survenues depuis dimanche sur ce site minier, où plusieurs centaines de grévistes réclamaient d’importantes augmentations de salaires. La police a ouvert le feu jeudi après-midi sur un groupe de mineurs armés de machettes, de gourdins, de barres de fer et d’armes à feu. Ils refusaient de se disperser après avoir rejeté un ultimatum de la direction de la mine, qui leur ordonnait de reprendre le travail sous peine de licenciement. Le ministre de la Police a déploré cette explosion de violence, rappelant que les forces de l’ordre avaient négocié pendant trois jours avec les grévistes. (...)
Les violences avaient commencé vendredi 10 août, lorsque des centaines de mineurs de fond ont lancé une grève sauvage. Certains, encouragés par le petit syndicat AMCU, réclamaient 12.500 rands par mois (1.250 euros), soit plus qu’un triplement de leur salaire actuel qui est d’environ 4.000 rands par mois (400 euros). (...)