
Plus de deux mois après l’annonce par le gouvernement d’une augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers, une trentaine d’étudiants ont investi la bibliothèque du centre Pompidou ce dimanche. Plus de deux mois après l’annonce par le gouvernement d’une augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers, une trentaine d’étudiants ont investi la bibliothèque du centre Pompidou ce dimanche.
Près de trois mois après l’annonce par le gouvernement d’une forte augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, une trentaine d’étudiants ont décidé de mener ce dimanche une action d’information au sein de la bibliothèque. Le mouvement du jour rassemble des habitués des manifestations mais aussi des novices. (...)
Carré rouge
Dès la rentrée 2019, les étudiants hors Union européenne devront payer 2 770 euros par an en licence et 3 770 euros pour un master, contre respectivement 170 euros et 243 euros aujourd’hui. Vingt-deux institutions d’enseignement supérieur se sont prononcées contre cette annonce, indiquant une non-application de la mesure. Dans les galeries, Romain, 27 ans et étudiant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), fume sa cigarette, l’air anxieux. Avec ses camarades, il prépare cette journée depuis deux semaines. « Pour avoir une petite chance que ça se passe bien, il faut être parano. Si c’est un succès, cela peut ouvrir des perspectives pour le mouvement. » Les étudiants ont prévu de se déployer sur trois niveaux du centre Georges-Pompidou. Une équipe est en charge de distribuer des tracts dans les allées, tandis que d’autres, sur le balcon du premier étage, sont prêts à tendre une large banderole : un carré rouge, symbole de la victoire du mouvement étudiant engagé contre l’augmentation des tarifs pour l’accès à l’enseignement supérieur au Québec. (...)
« Il ne s’agit pas de reprendre juste la symbolique du carré rouge mais aussi leur mode d’action, analyse Maïa. On constate qu’il n’y a rien d’important de relayé dans la sphère médiatique autour de cette mesure. C’est pour cela qu’il faut avoir ce genre d’initiatives. Beaubourg un dimanche, c’est plein d’étudiants et c’est un endroit qu’on connaît bien. » (...)
Avec ses camarades de l’institut, ils se retrouvent tous les lundis soir lors de réunions d’information interfacultés autour du mouvement. « Le plus dur c’est surtout de faire comprendre aux étudiants non concernés que cette mesure les concerne aussi »(...)
A 16 heures pile, le bruit significatif des enceintes portatives qu’on allume retentit dans des salles pleines à craquer d’étudiants studieux. Le calme olympien de la bibliothèque n’est plus. Carré rouge sur le blouson, Maïa, Emre et les autres distribuent des tracts. Les plus curieux s’intéressent au communiqué, tandis que les autres restent concentrés sur leurs fiches. Un vieil homme range ses affaires, passablement énervé : « Foutez-moi ça à la porte ! » Au même moment, une dizaine de manifestants étendent le large carré rouge de 6 mètres sur 6 face à l’esplanade. Le groupe qui diffuse le message audio est rapidement appréhendé par la sécurité du bâtiment. La banderole ne sera restée accrochée qu’une dizaine de minutes. Alors que la sécurité, tendue, annonce avoir prévenu la BAC, les étudiants quittent les lieux et s’applaudissent. Devant la file d’attente des visiteurs du centre Pompidou, ils se donnent rendez-vous le 1er avril pour une manifestation à Paris.