
400 nouvelles places à l’horizon 2023 : c’est la promesse de la majorité métropolitaine à la préfecture de la Gironde concernant les aires d’accueil de grand passage pour les gens du voyage. C’est surtout la fin de nombreuses années d’atermoiements et la mise en conformité de Bordeaux Métropole avec le droit qui devrait s’opérer dans moins de deux ans.
Mérignac et Artigues-Près-Bordeaux : voilà les communes où devraient être créées en 2023 deux nouvelles aires d’accueil grand passage pour les gens du voyage sur la métropole de Bordeaux. Ces aires, conçues pour des séjours temporaires, sont en nombre insuffisant depuis une dizaine d’années sur la métropole de Bordeaux.
Il faut dire que la Gironde – et par extension la très centrale métropole de Bordeaux – est un fort lieu de passage. Par sa situation géographique déjà, et par son attractivité économique surtout explique Hélène Beaupère, présidente de Association Départementale des Amis des Voyageurs de la Gironde (ADAV 33) :
« La plupart des gens du voyage sont des commerçants. Ils viennent en Gironde pour faire les marchés, mais aussi pour faire les vendanges ou participer aux récoltes agricoles. La métropole est assez centrale pour s’installer pour l’été et parcourir ensuite la côte atlantique. »
Comme le rappelle dans ses orientations le schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage en 2019, schéma approuvé par la préfète Fabienne Buccio et le président du département Jean-Luc Gleyze, la création de ces deux aires est « un enjeu prioritaire », qui avait déjà été soulevé lors du schéma précédent. La CUB d’alors, menée par Alain Juppé, n’avait pas rempli ses obligations, après de vifs débats.
Trouver le lieu, le parcours du combattant (...)
De l’autre côté de la Garonne en revanche, les choses sont plus compliquées. Bassens, Ambarès et Artigues sont sur la liste des sites possibles de la collectivité depuis plusieurs années. Mais pour cause d’inondabilité des terrains, Bassens et Ambarès ont été écartés. Quant à Artigues, l’ancienne maire Anne-Lise Jacquet s’y était très frontalement opposée et c’est Alain Juppé lui-même qui s’était déplacé pour venir enterrer le projet.
Il aura donc fallu un changement de majorité artiguaise, et l’arrivée du maire Alain Garnier pour que cette nouvelle aire grand passage voie le jour sur la commune. Et Hélène Beaupère, présidente de l’ADAV33, espère que « cette fois c’est la bonne ». « Il faut rentrer dans le concret maintenant que les terrains ont été choisis, ajoute-t-elle, il n’y a plus qu’à. » « Ce sera fait », répond M. Puyobrau, et les coûts de création et d’entretien seront pris en charge par la métropole. (...)
Une obligation légale
Le vice-président de la métropole pointe un « aboutissement après seulement un an de travail », alors que « l’obligation date de plusieurs années ». Comprendre : nous avons fait ce que l’opposition actuelle n’a pas voulu faire pendant des années. Et si on ne peut pas nier la volonté, la métropole bordelaise ne fait que rattraper un retard, vis-à-vis de la loi et du département (...)
certaines parties du territoire girondin traînent des pieds quand d’autres, à l’image du Bassin d’Arcachon, sont les bons élèves sur ce dossier. (...)
Ces nouvelles aires grand passage, Jean-Jacques Puyobrau les veut « végétalisées » et « pensées avec les associations ». (...)
Hélène Beaupère, elle, insiste particulièrement sur les « terrains familiaux » [voir encadré] pour réguler l’occupation illégale. Ceux-ci permettent la sédentarisation des populations qui le souhaitent en proposant contre un loyer un terrain où installer de manière pérenne sa caravane. 11 000 à 13 000 personnes sont concernées sur le département.
« Avec l’ouverture des aires grands voyages et des aires permanentes d’accueil, la question de l’accueil temporaire des gens du voyage sera réglée. Il faut maintenant penser la sédentarisation, mais comme cela concerne des familles installées sur des communes depuis deux à trois générations, j’ai espoir que ce soit une étape plus facile », explique-t-elle.