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Accueil de merde Acte II - Votre politique migratoire tue
13 mars 2020
Article mis en ligne le 15 mars 2020

Après avoir « banderolisé » simultanément quatre ponts de Paris la semaine dernière pour inviter l’Etat et l’Europe à construire des ponts plutôt que des murs, le collectif « Accueil de merde » ensanglante une fontaine du jardin des Tuileries : nous dénonçons la mort des migrant-e-s à Paris à cause du gouvernement, dans la continuité des mort·e·s en Méditerranée.

Aux portes de l’Europe, plus de 17 000 personnes sont mortes en Méditerranée depuis 2015 en tentant de chercher refuge dans un pays sûr, selon l’OIM. La situation à la frontière gréco-turque est abjecte. Aujourd’hui, nous, militant-e-s pour les droits des migrant-e-s, nous dénonçons ce que nous constatons lors de nos activités solidaires : l’instrumentalisation et la mise en danger des personnes exilées n’a pas lieu qu’aux frontières, mais aussi partout en France. Après avoir traversé la Méditerranée et ses périls, leur vie est de nouveau menacée à leur arrivée sur notre territoire, par les politiques migratoires. 

 Une crise de l’accueil aux conséquences mortelles

A cause du traitement réservé aux exilé-e-s par les autorités françaises, de l’absence d’hébergement, de la violence institutionnelle, de l’absence d’accès aux soins, le danger est perpétuel pour les exilés. Le nombre de personnes noyées dans les canaux[1], découvertes mortes sur un campement[2], le nombre d’enfants refusant de s’alimenter en Centre de Rétention Administrative[3], et d’adultes qui se sont suicidés[4] dans ces mêmes centres, sont impossibles à quantifier.

Il est indispensable qu’une réelle prise de conscience ait lieu (...)

Aujourd’hui, par cette mise en scène aux Tuileries, nous cherchons à mettre en lumière par l’eau rouge de cette fontaine la continuité entre les mort-e-s en Méditerranée et les mort-e-s dans les rues de Paris. Ce sont les conséquences tragiques des politiques de non-accueil européenne et française. En 2015, l’Europe était sous le choc de la mort d’Alan Kurdi. En 2020, nous refusons de nous habituer au sort réservé aux exilé-e-s.
(...)

Un réel accès aux droits, aux soins, à un hébergement digne et pérenne, et à la régularisation est urgent. Les opérations de dispersion, d’invisibilisation et de harcèlement des exilés doivent cesser. Accueillons-les dignement !

 A bientôt pour l’Acte III.