
Des chiffres, encore des chiffres. En même temps qu’il annonçait la baisse du plafond du quotient familial, le Premier ministre a promis, lundi 3 juin, la création de 275 000 places d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans avant la fin du quinquennat. Il s’agira de 100 000 places en crèche, autant chez les assistantes maternelles et 75 000 en pré-scolarisation. Un budget de 2 milliards d’euros supplémentaires sera consacré à cet effort.
Confirmation
Cette annonce confirme une nouvelle tendance de la part du gouvernement. Jusque là la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, s’était déclarée opposée à toute « politique du chiffre » quant à l’accueil de la petite enfance, la priorité affichée étant la correction des inégalités territoriales (Voir : Petite enfance, des politiques et des chiffres).
Mais le 25 avril, déjà, Najat Vallaud-Belkacem faisait part d’un « objectif de 80.000 à 100.000 places » en crèche créées d’ici à 2017. Cette objectif se transforme donc en promesse. (...)
Les 275 000 nouvelles places annoncées, au total, seront-elles suffisantes pour combler le déficit ? Pas complètement. Selon les estimations, le manque de places pour l’accueil des moins de 3 ans en France va de 300 000 à 500 000.
Le gouvernement précédent s’était, lui, fixé un objectif de création de 200 000 nouvelles places ; il ne l’a pas tenu (Voir : Les bons et mauvais comptes de l’accueil de la petite enfance).
Et au-delà de ces chiffres globaux, l’attention devra être portée sur les inégalités territoriales : selon les départements, les capacités de garde varient fortement, de 9 à 80 places pour 100 enfants. Le Premier ministre a annoncé, à cet effet, la création d’un fonds de réduction des inégalités territoriales et promet d’améliorer le pilotage territorial de l’offre de garde. (...)