
L’accord sur l’emploi négocié le 11 janvier par les partenaires sociaux fera-t-il avancer l’égalité entre hommes et femmes ? Avec les nouvelles dispositions sur le temps partiel, le gouvernement y voit un « premier pas ».
L’accord sur l’emploi (24 pages, disponibles ici) auquel ont abouti à l’arraché, vendredi 11 janvier, les partenaires sociaux couvre de nombreux champs. La question de l’égalité homme/femme, une des priorités de la négociation aux yeux du gouvernement, n’est apparue qu’en creux dans le marathon des discussions. Mais au final l’accord y répond, en intégrant une surtaxation des contrats courts et l’encadrement du temps partiel. La donne sera-t-elle donc changée ? Pour le gouvernement, oui. La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, y voit un « premier pas vers l’égalité professionnelle effective », avec « des avancées importantes ». (...)
La principale mesure à cet égard concerne les temps partiels, dont la multiplication est « l’un des éléments majeurs de la précarité des salariés et notamment des femmes », souligne la ministre. Trois femmes sur dix travaillent aujourd’hui à temps partiel, et elles représentent plus de 80% des salariés dans cette situation(voir encadré ci-dessous). La moitié des écarts de salaire entre les femmes et les hommes s’expliquent par le temps partiel, souligne le ministère. Face à ce constat l’accord est à première vue historique. Il fixe une durée minimum pour un contrat de travail : 24 heures par semaine. Cette mesure doit prendre effet au 31 décembre 2013.
Mais L’Expansion.fr y voit une « vraie-fausse avancée ». Car des dérogations seront possibles. (...)
Le socialiste Gérard Filoche, qui fustige l’accord dans son ensemble, craint que cela permette aux entreprises de pousser les salariés à demander des horaires inférieurs à ce seuil : « ils peuvent être nombreux, si l’employeur leur demande à l’embauche ». L’inspecteur du travail dénonce également le fait que ce seuil de 24 heures peut être lissé « sur tout ou partie de l’année ». Ce qui à ses yeux signifie « des périodes hautes et basses qui ne tiennent compte que de l’intérêt de l’entreprise, pas du salarié. » (...)
L’autre mesure nouvelle favorable aux salariés à temps partiel concerne les salaires : l’accord entérine la majoration des heures complémentaires, celles qui dépassent la durée contractuelle. Elles seront immédiatement majorées de 10%, pour les deux ou trois premières heures (puis de 25% au-delà, comme c’est déjà le cas).
Cette mesure, tout comme l’instauration d’une durée minimum, figurait dans les propositions de la délégation aux Droits des femmes de l’Assemblée nationale, alors présidée par l’UMP Marie-Jo Zimmermann, en juin 2011 (Lire : La réforme du temps partiel est urgente).
Mais dix autres de ces propositions n’ont pas connu le même sort.
(...)