
Aux discriminations dont sont trop souvent l’objet les populations migrantes dans notre pays,
s’ajoutent des discriminations spécifiques envers les plus âgées d’entre elles.
Alors que leur contribution à la production de richesses et de services en France s’est déployée des
années durant, souvent dans des conditions difficiles, des pratiques vexatoires, stigmatisantes,
voire discriminantes persistent aujourd’hui encore, en direction des migrants âgés.
Cette situation concerne 1,7 millions de personnes originaires du Maghreb ou de l’Afrique de l’Ouest,
dont 45 000 résident dans les foyers de travailleurs migrants (1) qui pour certains sont dans un état de
vétusté avancé et inadaptés à l’accueil d’une population vieillissante.
(...) A cela s’ajoute l’abandon du suivi social par les gestionnaires de FTM ou de résidences sociales.
Les indicateurs en matière de santé sont alarmants pour les migrants âgés en foyer de travailleurs
mais également ceux qui vivent en habitat diffus et particulièrement les femmes. Elle se retrouvent
souvent très isolées dans des conditions sociales et sanitaires extrêmement précaires. (...)
Élu(e)s locaux et régionaux écologistes et de gauche, responsables associatifs, responsables
syndicaux, citoyen(ne)s… alertons le gouvernement sur le système inhumain qui s’est
progressivement mis en place.
Face à cette situation, nous appelons à :
– • l’arrêt du harcèlement et des contrôles discriminatoires contre les migrants âgés
– • la suspension des poursuites et l’annulation des redressements indus
– • au respect des textes et leur application avec discernement et humanité, dans le respect de la
dignité des migrants âgés
– • la reconnaissance du droit fondamental d’aller et venir sans suspension des droits sociaux en France
– • l’assouplissement des conditions d’obtention de la nationalité française pour les vieux migrants
résidant en France
Il convient maintenant de développer une politique globale de solidarité, pour garantir un réel
accès au droit commun pour tous.
Des collectifs nationaux se sont mis en place, portant des plateformes de revendication marquées de bon
sens et d’humanité. Il est urgent de mettre un terme à cette situation en bloquant les procédures
abusives par un moratoire, et par l’ouverture, au niveau national et local, de négociations sur la
base des propositions inter-associatives formulées à Perpignan le 29 juin dernier.
(...)