
Définition du concept de Systéme.
Les définitions possibles du Système sont nombreuses. Celles intéressant les pays dits « en développement » pour ne pas dire sous-développés, les pays émergents, les pays dits développés, ne sont pas les mêmes.
Concernant l’Europe, qui nous intéresse ici, il s’agit de pays indiscutablement développés, mais qui, l’Allemagne pour le moment en partie exceptée, souffrent des maux suivants :
* Un chômage massif, au regard des normes jusque là enregistrées ;
* Une désindustrialisation progressive, dans les domaines dits « stratégiques », mais aussi dans tous les autres ;
* Un recul constant de la recherche scientifique fondamentale et appliquée ;
* La prise de pouvoir économique par les « actionnaires », c’est-à-dire des intérêts financiers, dont une majorité de non-européens. Ces intérêts ne se se préoccupent que de rentabilité à 15% en un an, et pratiquent une politique d’achat-vente en bourse à laquelle aucune continuité d’entreprises n’est possible à long terme ;
* Des économies budgétaires imposées aux secteurs publics industriels rendant impossible tout investissement en faveur des équipements et infrastructures à long terme ;
* La perte en résultant d’une grande partie des sources d’activité économique qui fournissaient une réponse aux besoins de la population et des emplois aux personnes en âge de travailler. Il en résulte une augmentation continue de la grande pauvreté et des dérèglements sociaux.
* Une évasion vers des cieux supposés plus cléments d’une grande partie de ce qui reste des forces productives et capacités culturelles
* Une inégalité croissante entre des super-riches et la masse de la population ;
* Une destruction progressive de ce qui faisait, notamment dans un pays comme la France, l’une des bases de sa « civilisation », résumée par le programme du Conseil National de la Résistance défini à la Libération : un Etat régalien, c’est-à-dire responsable en premier ressort de l’organisation sociale, des régimes sociaux protecteurs, une capacité de fixer de grands objectifs.
On considère généralement que la Grèce donne le meilleur exemple d’une telle dégradation. Mais bien d’autres grands pays vont suivre le même chemin : Italie, Espagne et sans doute aussi la France. Quant aux nouveaux entrés dans l’Union européenne, qui espéraient atteindre le niveau de vie des plus favorisés, ils risquent de ne jamais y parvenir.
La situation décrite ne suffit pas à définir le Système. Pour l’Europe, il s’agit incontestablement d’une perversion découlant de la participation à l’Union européenne, telle qu’elle a été définie dès les origines. (...)
Objectifs souhaitables bien qu’apparemment hors d’atteinte à court terme. Mais le sont-ils vraiment ?
* Sortir du capitalisme. Il faut distinguer capitalisme « industriel » , à conserver en principe, compte-tenu des difficultés de mise en oeuvre d’une économie ne reposant pas sur le profit, et le capitalisme financier (néo-capitalisme assorti de néo-libéralisme) à contrôler voire supprimer. Le capitalisme industriel devra intégrer des formes coopératives.
* Orienter la croissance pour protéger les ressources et l’environnement. L’objectif est souhaitable mais encore irréaliste au plan mondial. Par contre l’Europe doit choisir les types de croissance les plus respectueuses de ces objectifs.
* Maîtriser la mondialisation. L’objectif n’est pas réaliste s’il se traduit par le refus de prendre en compte de grands ensembles géopolitiques mondialisés avec qui il serait au contraire possible d’envisager des coopérations : BRICS, Afrique...Il s’impose au contraire s’il s’agit de protéger l’Europe contre une concurrence mondialisée « libre et non faussée ».
Le retour de l’Etat, un objectif prioritaire, prétendument hors d’atteinte ou dépassé, mais qu’il faut poursuivre en priorité. (...)
La modification des traités européens quand ils empêchent le retour d’Etats tels que définis précédemment (...)
Ce serait l’ensemble de la constitution européenne qu’il faudrait modifier, concernant en priorité les pouvoirs respectifs du conseil des ministres européens, de la Commission et du parlement européen. On ne précisera pas ici ces points très techniques.
* Dans le domaine monétaire, ce seraient les traités instituant l’euro pour le compte des Etats membres de la zone dite euro qu’il faudrait modifier. Voir plus bas sur ce point l’essentiel des réformes à conduire.
* Comment obtenir de telles modifications ? Il faudrait que les Etats qui les demandent, notamment la France, procèdent d’abord par négociations. Mais en cas d’échec, ils devront refuser d’appliquer les textes incompatibles avec les rôles réaffirmés de l’Etat et les politiques publiques nationales. Si c’est un pays comme la France qui refuse ces textes, il sera de gré ou de force entendu, même par l’Allemagne. Très vite d’ailleurs, il sera rejoint pas d’autres Etats européens.
* Ne pas envisager pour le moment de sortir de l’Union européenne, sauf si les réformes proposées ici ne sont pas acceptées par les autres membres.
La re-définition de politiques communes et des instruments susceptibles de les mettre en oeuvre (...)
La question de l’euro
* Première solution : garder l’euro actuel mais redéfinir le rôle de la BCE et des Etats de l’eurogroupe (...)
Deuxième solution : transformer l’euro en monnaie commune. Ce terme désigne un euro monnaie européenne à l’extérieur de la zone euro, mais aussi un ensemble d’euros nationaux convertibles en interne au sein de la zone euro.
Il faudra en ce cas donner au Conseil européen et à la BCE un rôle de surveillance des opérations de change interne.
Les mêmes conditions s’imposeront en ce qui concerne la réforme des banques.
* Troisième solution : sortir de l’euro. Cette solution s’imposera à la France si elle adopte ou propose les réformes énumérées par la présente note, sans réussir à les faire admettre par d’autres pays de l’eurozone. (...)
On nous objecte : "beau programme, mais qui le reprendra à sa charge ?" La réponse est simple. Si un tel programme n’est pas suffisamment dffusé et discuté dans le corps électoral, il restera lettre morte. Dans le cas contraire, des hommes et des mouvements politiques le reprendront à leur charge.