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A propos de « Europe, alternatives démocratiques », ouvrir le débat sur l’avenir de l’Europe
Sous la direction de Benjamin Bürbaumer, Alexis Cukier et Marlène Rosato : Europe, alternatives démocratiques, La Dispute, Paris, 2019
Article mis en ligne le 16 décembre 2019
dernière modification le 15 décembre 2019

La construction européenne est sur la sellette. Depuis l’entrée dans la crise systémique en 2007-2008, le régime de production à dominante financière est entré dans le monde des morts vivants. Partout dans le monde, la lutte contre la corruption, les inégalités et pour les droits démocratiques secoue les sociétés assises sur la dictature ou le néo libéralisme. Partout, la crise de légitimité bat son plein touchant États, construction supra étatiques ou les institutions internationales. Aucune structure n’est épargnée. Partout les populations en mouvement font la preuve de leur volonté à changer de monde. Les riches, privilégiés du système tentent de résister en favorisant les extrêmes droites. Aucune politique de combat contre les crises récurrentes n’est proposée.

La crise financière et économique connaît des répliques. Seules les banques centrales ont proposé des politiques – monétaires – pour éviter les embrasements.

L’acte 2 de cette crise a démarré en 2010, par l’attaque spéculative contre l’euro, une monnaie incomplète parce que sans État. La monnaie unique a accentué le développement inégal entre les économies de la zone euro et, plus largement de l’Union Européenne. Aucune politique commune n’a été mise en œuvre pour lutter contre ces éclatements et définir un projet collectif pour faire face au basculement du monde. Fin 2019, le résultat est là. L’économie allemande est en récession et la menace se précise d’un effondrement économique, social, financier et politique.

La crise de l’euro s’est réfracté sur l’ensemble de la construction européenne via la politique d’austérité drastique imposée à la Grèce. Crise de légitimité profonde qui appelle à des mutations fondamentales. L’U.E. est menacée d’implosion et d’explosion. Les États, facteur déterminant des politiques communes devraient rompre avec l’idéologie néolibérale pour proposer des orientations démocratiques et sociales. Qui croit encore à l’Europe, à son avenir ? Les gouvernements, de plus en plus nombreux, gorgés de démagogie aux accents nationalistes ou les tenants du Brexit ?

La thèse de ce livre collectif, « Europe, alternatives démocratiques », sous titré « Analyses et propositions de gauche », cible d’abord les institutions européennes porteuses de l’orientation néolibérale favorable aux transnationales et aux marchés financiers. Les auteurs/autrices appellent à rompre avec les traités actuels insistant sur les conséquences anti-sociales et anti-démocratiques pour promouvoir des formes nouvelles d’intervention citoyenne. (...)

Insister sur les institutions de l’UE est une approche nécessaire et souvent occultée. Elles sont posées comme éternelles alors qu’elles dépendent des États qui ont acceptés de déléguer une partie de leurs compétences.

Les formes de la mobilisation sociale se doivent d’évoluer pour renouer avec la solidarité internationale des travailleurs. Les mutations climatiques, la crise écologique sont par trop absentes ici des propositions pour bâtir une Europe sociale, démocratique et solidaire.

Le débat est ouvert et doit se continuer d’autant que la crise systémique ne connaît pas de répit. (...)