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France Bleu
À Paris, il n’y a plus aucune place d’hébergement pour les familles qui sont à la rue, du jamais vu
Article mis en ligne le 16 septembre 2019

Le Samu Social de Paris tire la sonnette d’alarme. Impossible aujourd’hui de trouver un hébergement pour les 400 familles qui tous les jours se tournent vers le 115 pour ne pas dormir dans la rue. Il n’y a plus aucune place pour ces familles et cela inquiète Eric Pliez, le président du Samu Social de Paris. Cela représente environ 1.300 personnes pour qui aucune solution ne peut être proposée.

Le Samu Social demande aux pouvoirs publics de créer en urgence davantage de places d’hébergement.

Le président du Samu Social de Paris, qui gère les appels au 115 de la capitale précise que la situation est "inédite". Les familles "vont se réfugier aux urgences des hôpitaux ou restent dehors".

Deux mois avant le début de la trêve hivernale, l’hébergement d’urgence parisien est déjà bondé. "Les dispositifs hôteliers sont totalement saturés : il n’y a plus de places dans ce qu’on appelle les hôtels sociaux", explique Éric Pliez à nos confrères de France Inter.

Paris : l’hébergement d’urgence pour les familles est saturé à un niveau "inédit" (...)

Dans les locaux de la plateforme d’appel du 115, qui déborde toujours d’appels, les demandes des familles sont toujours aussi nombreuses. Ahmed, qui est "écoutant" depuis bientôt deux ans, répond à France Inter après une conversation avec une femme. "Cette dame a un enfant, elle est à la rue, et elle nous appelle tous les jours, mais il n’y a pas de place, malheureusement" se désole le jeune homme, désarmé."On leur dit d’attendre un message, qui généralement n’arrive pas".
400 familles sans solution d’hébergement chaque jour (...)

"J’ai connu une époque où il n’y avait aucune famille à la rue, en période hivernale, et là, c’est totalement différent", confie Najette Zaazoui, coordinatrice, qui scrute sur son écran les places disponibles et le nombre de demandes. Sans compter les 130 personnes seules environ, laissées sans solution quotidiennement, un chiffre qui n’inclut que ceux qui ont réussi à joindre un écoutant du 115.

Les personnes seules ou sans enfants ont beaucoup plus de mal à nous joindre, parce qu’il y a beaucoup de familles qui nous appellent et réitèrent leurs appels.

Un manque de logements accessibles (...)

Cette saturation, le Samusocial l’explique simplement par un manque de places d’hébergement. Celles qui existent sont saturées et totalement obstruées. Faute d’être orientées vers un logement, la plupart des familles ne quittent pas ces hébergement. "Les gens ne sortent pas de ce dispositif parce qu’on manque de logements accessibles", détaille Éric Pliez. "Il y a 25% de travailleurs pauvres dans nos hébergements, qui ne seraient pas chez nous avec du logement accessible", regrette le président du Samusocial. "Cela désespère les familles".

Selon lui, il faut donc à court terme débloquer des hébergements d’urgence, mais aussi, à plus long terme favoriser l’accès au "logement accessible", social notamment.