
« Nous demandons au Conseil national des droits de l’homme [officiel] au Maroc et à l’ONU de missionner des observateurs internationaux, de part et d’autre des frontières de Ceuta et Melilla, afin de relever les violences et violations graves de droit dont les migrants sont l’objet », affirment dix ONG présentes au Maroc dans un texte transmis à l’AFP. Parmi les pratiques dénoncées figurent, selon elles, des « déplacements forcés » de migrants du nord du Maroc vers la capitale, Rabat.
Depuis « décembre, nos organisations ont constaté l’arrivée quotidienne de dizaines, puis de centaines de migrants déposés dans divers lieux de l’agglomération par des bus réquisitionnés par les forces de l’ordre », avancent-elles, ajoutant ne pas avoir « obtenu jusqu’ici d’explication officielle ». D’après le texte, une de ces ONG, Caritas, a en conséquence été contrainte de « fermer durablement ses portes » mardi, en raison de la « surfréquentation inégalée » de son centre et de « situations médicales dont la prise en charge dépasse ses capacités ». « Les actions d’accompagnement mises en œuvre par nos associations sont inadaptées à ce que nous considérons comme une crise humanitaire », clament-elles.
Le Maroc et l’Espagne font face à un afflux de migrants d’origine subsaharienne dont un grand nombre cherchent à rejoindre Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l’Europe et l’Afrique. Les autorités marocaines affirment que près de 30 000 clandestins se trouvent actuellement sur son sol. En réponse aux critiques, elles ont lancé un programme de « régularisation exceptionnelle » sur l’année 2014.
Vendredi, Madrid a de son côté une nouvelle fois appelé à la responsabilité de l’UE sur la lutte contre l’immigration clandestine, quelques jours après l’une des tentatives les plus massives de franchissement de la frontière grillagée de Melilla, où les centres d’accueil sont là aussi débordés. (...)