
Les températures sont extrêmement basses en ce moment dans la région des Hauts de France. Pourtant, à Calais comme à Grande-Synthe, le dispositif Grand froid n’a pas encore été enclenché par les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais. Les associations qui dénoncent les conditions de vie "inhumaines" des exilés, appellent à sa mise en place de toute urgence. Depuis plusieurs nuits, il fait entre 1 et 3 degrés et la région est également en proie à des pluies et des vents forts.
(...) "Le dispositif existe mais il n’a pas encore été ouvert. L’année dernière, il n’avait été mis en place que quelques jours dans l’année […] Il y a une règle nationale pour l’ouverture d’un tel dispositif mais le préfet a la possibilité de passer outre", explique François Guennoc, vice-président de l’association L’Auberge des migrants, contacté par InfoMigrants.
"Laisser les gens dehors fait partie de la politique qui consiste à les décourager de s’installer ici", dénonce-t-il. (...)
Un dispositif pour mineurs a été officiellement ouvert sur la route de Saint-Omer le 4 janvier mais il est sous-dimensionné, déplore Pierre Roques, coordinateur de l’association Utopia 56 à Calais, interrogé par InfoMigrants. "Il y a une cinquantaine de places alors que, rien qu’à Calais, il y a au moins 150 mineurs non-accompagnés. C’est la même chose à Grande-Synthe", affirme-t-il.
Les jeunes ne sont pas autorisés à se rendre par eux-mêmes dans ces hébergements installés dans des containers. "En journée, le transport est assuré par France Terre d’Asile et, à partir de 22 heures, quand les équipes ne sont plus sur le terrain, il faut passer par le commissariat et ce sont les CRS qui font le transport. En terme de confiance pour les jeunes, c’est compliqué…", souligne Pierre Roques, faisant référence aux nombreux cas de violences policières recensés par les associations dans le Calaisis.
Évacuations et destruction du matériel
Pour les exilés adultes qui vivent à la rue dans le froid, les associations venant en aide aux exilés distribuent des tentes et duvets. L’Auberge des migrants leur procure également du bois de chauffage.
Mais les évacuations de campements qui ont lieu toutes les 48 heures et s’accompagnent souvent de la destruction des affaires personnelles des personnes migrantes les obligent à distribuer sans cesse du nouveau matériel. "Il faudrait distribuer plusieurs centaines de tentes par mois, on n’a pas vraiment les moyens", souffle François Guennoc. (...)
Merci @MRefugeeSupport d'avoir alerté @HumanRightsObs d'y être allé et @SolidarityBord2 d'avoir pris le relais pour dénoncer ces pratiques #inhumaines et #dégradantes de @prefet59 @Interieur_Gouv @gouvernementFR #AquandUneVraiePolitique ⁉️ https://t.co/1jX9VbtRwp
— Auberge des Migrants (@AubergeMigrants) January 8, 2021