
La situation des sans-papiers en France ne s’est pas améliorée avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Au contraire. C’est ce que montre, chiffres à l’appui, le dernier rapport des associations habilitées à intervenir en centre de rétention administrative (CRA) sur l’année 2013. En un an, les éloignements forcés ont progressé de 15%, passant de 38 652 à 44 458, dont 20823, ne serait-ce que depuis la métropole. A Bordeaux, la Cimade dresse également un état des lieux négatif et demande la modification du projet de loi immigration.
Le constat des associations, qui défendent les sans-papiers, est sans équivoque : les droits des personnes placées en rétention sont bafoués. "54% des personnes éloignées du territoire le sont sans que le juge judiciaire ait pu contrôler le respect de leurs droits par la police et l’administration", constate le rapport. A Bordeaux, le centre de rétention administrative de Bordeaux a "accueilli" 182 personnes en 2013. Les ressortissants étaient, pour la plupart, Tunisiens, Marocains et Algériens. Au final, 48% des personnes ont été remises en liberté et 42% ont été expulsées.
Une politique de renvoi inefficace"Il y a quelque chose d’absurde car en métropole, 60% des personnes expulsées le sont vers des pays de l’Union Européenne (UE), soit parce qu’elles sont arrivées par un pays de l’Union Européenne, soit parce qu’elles ont les papiers pour vivre dans un de ces pays ou encore qu’elles en sont originaires, comme par exemple les Roumains. Ce sont des expulsions qui n’ont pas de sens (...)