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70 % des pauvres souffrent de la disparition des espèces sauvages
Article mis en ligne le 9 juillet 2022

Bois pour se chauffer, pêche, chasse ou cueillette médicinale... Dans le monde, des milliards de personnes exploitent environ 50 000 espèces sauvages, dévoile l’IPBES [1], le « Giec de la biodiversité » dans un rapport publié vendredi 8 juillet. À l’heure où un million d’espèces de plantes et d’animaux sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies, cet organe intergouvernemental créé en 2012 propose des pistes afin « d’établir une utilisation plus durable des espèces sauvages de plantes, d’animaux, de champignons et d’algues dans le monde entier ». Quatre-vingt-cinq spécialistes en sciences sociales et naturelles, 200 collaborateurs ainsi que des détenteurs de savoirs autochtones et locaux se sont penchés sur le sujet pendant quatre ans.

Dans le monde, « 1 personne sur 5 dépend des espèces sauvages pour ses revenus et son alimentation » et « 70 % des populations pauvres de la planète dépendent directement des espèces sauvages déjà menacées », rapporte la codirectrice de l’étude Marla R. Emery.

Les pays riches ne sont pas en reste, et exploitent eux aussi des espèces sauvages. Ainsi, « du poisson que nous mangeons aux médicaments que nous prenons, en passant par les cosmétiques, la décoration et les loisirs, l’utilisation des espèces sauvages est beaucoup plus répandue que la plupart des gens ne le pensent ». Résultat : 34 % des stocks mondiaux de poissons sauvages marins sont surexploités, 449 espèces de requins et de raies sont menacées tout comme 12 % des espèces d’arbres sauvages.

« Collaboration entre scientifiques et peuples autochtones » (...)

Que faire pour en « garantir une utilisation durable » ? Surveillance des espèces sauvages et des pratiques, politiques inclusives et participatives, mise en œuvre d’instruments et d’outils politiques assurant une distribution juste et équitable des coûts et des bénéfices… La géographe étasunienne Marla R. Emery pointe aussi la nécessité d’une « collaboration entre les scientifiques et les peuples autochtones à des fins d’apprentissage réciproque » (...)

Si pour ces spécialistes des « objectifs ambitieux » sont « indispensables », ceux-ci ne sont « pas suffisants » : ils prônent en plus un « changement transformateur dans les relations entre l’Homme et la nature ». (...)