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50 ans d’immunité du terrorisme agricole, basta !
par Michel Tarrier jeudi 6 octobre 2011
Article mis en ligne le 10 octobre 2011
dernière modification le 6 octobre 2011

(...) Ce billet d’humeur est dédié aux animaux non-humains qui souffrent plus et davantage depuis l’avènement de l’agriculture industrielle et de son corollaire l’élevage concentrationnaire, ainsi qu’aux victimes humaines des produits agricoles pétris de résidus chimiques. Mais pas seulement. Je le dédie aussi à la pétro-tomate sans saveur, au poivron en deuil de son sol, à la pomme de terre aux gènes de poulet, de phalène, de virus et de bactérie, au maïs aux gènes de luciole, de pétunia, de blé, de scorpion, au riz aux gènes de haricot, de pois, de bactérie et d’humain, à la fraise-melon et au melon-fraise ou kiwi, à la banane empoisonnée, à l’abricot qui ne murira plus, à la cerise qui pourrit rien qu’en la regardant. Et à tous les « fruits » de notre antimonde aux terroirs perdus. S’il est plus question que jamais de faire payer les pollueurs, il serait grand temps de présenter la facture qui revient aux gangsters de l’agrotoxique.

(...) Sont-ce bien aux paysans, éleveurs, producteurs de lait et de viande que les animaux domestiques et « comestibles » doivent leur grande misère, et ce, depuis la nuit des temps ? Sont-ce bien les paysans, agriculteurs, viticulteurs, maraîchers qui cultivent, de connivence avec les industries chimiques et semencières, ces aliments de plus en plus insipides et toxiques qui dégradent les sols, écocident la biodiversité, nous contaminent en nous causant mille malaises et dont vont gravement souffrir les générations futures ? Si je me trompe d’adresse, prière de me le dire !

« Les molécules autorisées hier peuvent être aujourd’hui interdites, car considérées comme trop dangereuses pour la santé ou pour l’environnement » prévient un catalogue de vente de pesticides au détail ! Que font ceux qui les ont utilisées « hier » ? (...)

Je n’ai jamais été sensible au charme du paysan et même fréquemment irrité par son mauvais rapport à la Nature et plus particulièrement par son violent irrespect à l’égard des autres espèces. La domestication animale n’est acceptable que si l’on adhère à un point de vue suprémaciste de l’humain. Je ne partage même pas la mentalité environnementaliste qui place l’homme au centre d’un milieu naturel qu’il juge, arrange, dérange, gère selon ses propres critères. Je m’inscris plus volontiers dans l’idéologie écocentriste, ou biocentriste, où l’homme est aussi la Nature, ni plus, ni moins. (...)

Si sapiens signifie sage, intelligent, c’est donc que nous sommes davantage aptes à veiller sur ce monde qu’à le saccager ou à l’exploiter au-delà de nos besoins de subsistance. Cette philosophie n’est certainement pas erronée puisque c’est la seule qui soit compatible avec notre durabilité sur Terre. (...)

Le paradigme ambiant qui consiste à faire du fric avec tout et n’importe quoi, sans conscience ni morale, nous mène droit dans le mur. On commence à en ressentir très sérieusement les preuves et notre actuelle crispation écologique, notre crise écosystémique trouve son origine dans cette mentalité (...)

La cause étant entendue, je crois donc qu’un nouveau regard, nettement critique et intransigeant, s’impose sur des Terriens dont la tâche était de nous nourrir et qui désormais nous tuent par un lent mais sûr empoisonnement. Le fait qu’ils soient commis d’office par de malfaisantes compagnies aux puissants lobbies ne les dédouane nullement du mal qu’ils transmettent en leur âme et conscience, et en parfaite connaissance de cause. Œuvrer aux tâches de la ferme revient à indexer toutes ses compétences sur des valeurs marchandes, et ce, toutes affaires cessantes.

(...) Wikio