
Les enfants de 6 ans sont accusés d’avoir frappé une petite fille à terre.
Leurs parents sont tombés des nues. Cinq élèves de CP ont reçu une convocation des gendarmes, qui désiraient les entendre dans le cadre d’une bagarre qui se serait déroulée dans la cour de récréation de leur école.
Selon "L’Union", qui rapporte l’histoire, les gendarmes sont allés en personne remettre les convocations aux parents des jeunes enfants.
J’ai été surprise de les voir, je l’ai été encore plus quand j’ai vu que la convocation était pour mon fils âgé de 6 ans", explique Marie-Claude Lerue, la mère de Lucas, au journal.
Avec quatre autres de ses camarades de CP, Lucas, qui pose avec un sourire malicieux sur les photos de "L’Union", est en effet visé par une plainte pour un jeu qui aurait viré à la bagarre durant la récréation : les cinq enfants auraient frappé une fillette à terre. Bagarre... ou passage à tabac.
Marie-Claude Lerue assure ne pas avoir été alertée par l’établissement scolaire de Gespunsart dans les Ardennes. "Vous n’avez pas honte de convoquer des gosses à la gendarmerie ?", s’emporte de son côté son compagnon, furieux, face aux gendarmes. (...)
"On est en colère", s’exclame Stéphanie, mère de Mathéo, un autre élève concerné par les faits. "Pour moi, l’école n’a pas fait son boulot !" Mais ce qui énerve avant tout ces parents d’élèves, c’est le manque de communication de l’école sur l’incident, qui s’inscrirait pourtant dans une longue série. "On a jamais été prévenu de ce qui se passait", s’exclame Marie-Claude Lerue.
Egalement pointé du doigt, le niveau de surveillance des élèves, notamment durant les récréations. Pourtant, le taux d’encadrement de l’école est jugé suffisant : deux enseignantes et une personne de la mairie pour s’occuper des 36 élèves de cette école, soit 12 élèves par adultes.
Une procédure normale, selon les gendarmes
L’audition des CP s’est déroulée cette semaine à la gendarmerie. Si elle n’a pas traumatisé Lucas, deux de ses camarades ont été plus marqués. Selon "L’Union", l’un d’entre eux n’a pas pu être entendu par les gendarmes car il pleurait trop. Et l’autre n’est pas retourné à l’école depuis son audition…
Face aux critiques, les gendarmes assurent qu’il s’agit d’une procédure normale. "Je comprends que ça puisse choquer que l’on convoque des enfants si jeunes. Mais dès l’instant où une plainte est déposée, on doit entendre les potentiels auteurs", explique à "L’Union" Johanna Di Pietro, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Charleville-Mézières. (...)