
La FNARS Aquitaine a 30 ans. 30 ans de lutte contre les exclusions en tant que porte-voix des 46 organismes et associations qu’elle fédère au niveau régional et qui gèrent sur le territoire plus de 150 établissements et services intervenant dans des domaines tels que l’accueil, l’orientation et la veille sociale, l’hébergement et l’insertion par le logement, l’insertion par l’activité économique ou encore la santé. Outre son rôle d’interpellation des acteurs publics sur ces thématiques, la FNARS se pose en observatoire dynamique de la pauvreté et de l’insertion et propose à ses adhérents conseils et formations à destination de leur salariés et bénévoles. 30 ans, l’âge d’un premier bilan et d’un nouveau regard, notamment sur la place des personnes accueillies et accompagnées dans leur parcours d’insertion.
« A partir de la fin des années 80 chaque problème a donné lieu à une loi créant un dispositif, adressé à un public cible et mis en œuvre par une organisation ad hoc. Conséquence : au lieu d’avoir une action sociale polyvalente sur un territoire, on a été amené à spécifier des champs de compétence : aide à l’enfance, accueil, insertion, handicap, etc... », se souvient Lucienne Chibrac, de la Direction en charge des Solidarités pour le Département de la Gironde. De quoi installer une approche individuelle morcelée et séquencée du parcours d’insertion oubliant d’écouter la personne dans la globalité de ses difficultés et de sa situation... et ne plus construire un parcours réellement « avec elle » mais « à sa place ». Si la tendance des pratiques professionnelles est, depuis moins de dix ans, d’entrer peu à peu dans des démarches nouvelles de participation de la personne aidée à son propre parcours d’insertion, « les habitudes de travail de certains professionnels sont parfois difficiles à changer » concède Lucienne Chibrac.
"Quand tu t’impliques, ça marche mieux"Pourtant à entendre le témoignage d’Alexandre, jeune homme, ancien polytoxicomane, accompagné par les structures de soin et d’insertion, avoir été l’acteur de son propre parcours de réinsertion est la condition de sa réussite. (...)
En raison d’un partenariat établi avec le Conseil départemental, une personne en recherche d’emploi peut, sur la base du volontariat, être prise en charge à la fois par un conseiller pôle emploi et par un travailleur social ; chaque professionnel accompagnant la personne dans ses spécificités. « Un double regard ayant un effet dynamisant puissant puisque différents types de problèmes peuvent ainsi être abordés », assure Benoît Meyer, Directeur territorial Gironde de Pôle Emploi.