C’est une victoire pour les militant-es marseillais-es, qui l’exigeaient depuis des mois : le MUCEM a annoncé son intention de rompre sa convention de mécénat avec la société Digital Realty.
Les collectifs à l’origine de la campagne ont révélé que cette entreprise, par ailleurs accusée de détourner les ressources énergétiques de Marseille, soutient plusieurs entreprises impliquées dans la colonisation israélienne.
C’est à l’intersection de ces critiques que s’est formée la coalition “Divest from Digital Reality”, qui réunit des collectifs militants et associatifs, écologiques et des artistes,pour exiger du MUCEM et d’autres institutions marseillaises qu’elles rompent leurs liens avec l’entreprise.
“Pendant un an, nous avons mené l’enquête et interpellé directement musée et artiste”, explique un communiqué. “Plus récemment, la désertion et prise de position d’artistes, la publication d’une tribune signée par une soixantaine d’artistes, chercheur-euses, travailleur-euses de l’art dénonçant le partenariat assortie de l’envoi d’un document et d’analyses détaillées témoignant de la complicité renouvelée de la multinationales états-uniennes de data centers avec diverses entreprises sionistes étroitement liées au gouvernement ont été décisifs.”
Si la rupture de mécénats a déjà été obtenue par des militant-es écologiques, contre des entreprises d’énergie fossiles par exemple, il s’agit d’une victoire historique pour les militant-es de la cause palestinienne. “Le Mucem est à leur connaissance la première et la seule institution culturelle à renoncer au mécénat d’une entreprise au motif de son soutien présumé à la politique du gouvernement israélien”, rapporte le journal Libération.
Un geste rare donc, d’autant plus qu’il n’est pas revendiqué en tant que tel par le musée, qui tente de minimiser le geste en déclarant avoir pris cette décision en raison des “risques de troubles à l’ordre public” et pour “garantir aux artistes invités un contexte de travail apaisé”. (...)