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Un navire de Frontex coule en mer Égée pendant un sauvetage de migrants
#Frontex #migrants #immigration #sauvetages #naufrages
Article mis en ligne le 18 juillet 2025
dernière modification le 15 juillet 2025

Lundi, un bateau de patrouille côtière de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, a coulé au large des côtes de Lesbos, en Grèce, lors d’une mission de recherche et de sauvetage. Les cinq membres d’équipage portugais et un officier de liaison grec qui étaient à bord sont sains et saufs.

Le navire de l’agence européenne de surveillance des frontières a sombré après avoir heurté un récif près de l’île de Lesbos, a déclaré un garde-côte à l’AFP. "Il participait au sauvetage de migrants dans la zone, dans des conditions de vent quasi tempétueuses", a-t-il ajouté. (...)

"Frontex salue le professionnalisme et le calme dont ont fait preuve les agents impliqués. Nous restons en contact étroit avec les autorités portugaises et grecques et apporterons notre soutien tout au long de l’enquête", a indiqué l’agence dans un communiqué.

L’opération avait débuté après que 36 migrants, repérés par la police sur une plage de Lesbos, ont signalé aux autorités que des membres de leur groupe étaient portés disparus en mer.

Les recherches se poursuivent, ont indiqué les gardes-côtes. (...)

Agence sous le feu des critiques

Frontex est l’Agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes qui a pour rôle d’aider les pays de l’UE dans la gestion des frontières extérieures de l’Union. Mais les méthodes de l’agence sont controversées. Dernier fait en date : début juillet, une enquête de trois médias européens a révélé que Frontex avait collecté les données de centaines de milliers de personnes, migrantes et militantes, pour les transférer à Europol, l’agence de coopération policière entre États membres. Des pratiques illégales, épinglées dans un rapport du Contrôleur européen de la protection des données.

En octobre 2022, un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) se concentrait sur ses activités en Grèce - du printemps à l’automne 2020. Il révélait que Frontex n’avait pas traité correctement des preuves de refoulements maritimes et terrestre, allant jusqu’à les dissimuler. Or, les "puschbacks" sont contraires au droit international et européen, puisqu’ils empêchent tout examen d’une demande de protection.

L’agence avait alors reconnu de "graves fautes de conduites" commises par les dirigeants de Frontex d’alors, et affirmait qu’il s’agissait de "pratiques du passé". Le numéro un, Fabrice Leggeri, directeur général depuis 2015, avait démissionné fin avril 2022 face aux accusations relayées dans la presse.

En Méditerranée centrale, l’agence fait face aussi à de nombreuses critiques. Dans une enquête publiée le 10 février, le média allemand Der Spiegel a mis en évidence la coopération de l’agence européenne avec les gardes-côtes libyens dans les interceptions de canots en mer et les retours forcés de migrants vers la Libye. Elle montre que l’agence européenne leur partage presque à chaque fois les localisations des canots d’exilés en détresse en Méditerranée.

Fin 2022, Human Rights Watch avait déjà publié un rapport sur le même sujet, qui accusait Frontex de "complicité" avec les autorités libyennes pour faciliter l’interception de migrants en mer.