
Donald Trump a glané, mardi 1er juillet, une importante victoire législative avec l’adoption de justesse au Sénat américain de son pharaonique projet de loi budgétaire qui comprend des crédits d’impôt massifs, mais aussi de vastes coupes dans la santé.
Au terme de plus de 26 heures de votes sur des dizaines d’amendements, les sénateurs républicains ont finalement réussi à surmonter leurs différends pour adopter cette "grande et belle loi", comme l’a baptisée le président américain.
Mais l’affaire s’est jouée dans un mouchoir de poche. Malgré une majorité républicaine de 53 sièges sur 100, le vote s’est terminé à égalité à 50-50, et c’est le vice-président JD Vance qui a été chargé de donner le dernier "pour", comme le veut la Constitution.
Si le Sénat était engagé dans un marathon législatif depuis deux jours, c’est la Chambre des représentants qui est désormais lancée dans un sprint pour adopter la version révisée du projet de loi, avant vendredi. (...)
Prolongation de colossaux crédits d’impôt
Enjeux principaux de la "One Big Beautiful Bill" : la prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, mais aussi l’élimination de l’imposition sur les pourboires, ou encore des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.
Mais experts comme politiques pointent du doigt l’explosion attendue du déficit de l’Etat fédéral. Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estime que le texte augmenterait la dette de plus de 3 000 milliards de dollars d’ici 2034.
L’extension des "crédits d’impôt Trump" coûterait à elle seule 4 500 milliards. Pour la compenser en partie, les républicains ont prévu notamment de sabrer dans Medicaid, programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains aux revenus modestes.
Une réduction drastique du programme Snap, principale aide alimentaire du pays, est également au programme, de même que la suppression de nombreuses incitations fiscales aux énergies renouvelables adoptées sous Joe Biden.
Donald Trump, qui a fait du projet de loi la pierre angulaire de son programme économique pour ce second mandat, faisait face aux réticences marquées de certains sénateurs de son propre camp. Trois sur 53 s’y sont finalement opposés.
Nouveau vote à la Chambre des représentants
Désormais soumis à la Chambre des représentants, le texte devrait aussi y subir l’opposition d’élus conservateurs réfractaires aux changements apportés par le Sénat à leur version. Or, les républicains n’y disposent que d’une fine majorité et les démocrates sont opposés en bloc au projet de loi.
À ces querelles internes, est venue s’ajouter lundi l’opposition franche et bruyante d’Elon Musk, qui a dénoncé l’impact du texte sur la dette publique. (...)