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Huffington Post
Titan : la construction du sous-marin d’OceanGate a viré au fiasco par appât du gain, selon David Lochridge
#oceangate #Titanic #Titan
Article mis en ligne le 22 septembre 2024
dernière modification le 19 septembre 2024

Devenu un lanceur d’alerte, David Lochridge a tiré à boulet rouge sur son ancien employeur, incapable de se soucier de questions de sécurité pourtant élémentaires.

Une parole qui était jusqu’alors demeurée inaudible. Au deuxième jour de l’audience menée dans le cadre de l’enquête des garde-côtes américains sur l’implosion du submersible Titan, ce sous-marin parti explorer l’épave du Titanic en juin 2023, la parole a été donnée à un témoin clé de l’affaire : David Lochridge, ancien directeur des opérations maritimes d’OceanGate. (...)

Ce mardi 17 septembre, l’ancien employé de la société exploitant le vaisseau a parlé publiquement de son passage chez OceanGate pour la première fois. (...)

L’objectif d’OceanGate : « Gagner de l’argent »

Devant les gardes-côtes, l’homme à l’imposant CV n’a pas mâché ses mots sur son ancien employeur, qui l’avait nommé en janvier 2016 pour prendre la tête des opérations maritimes après un long parcours au sein de la Royal Navy et de nombreuses expériences en inspection sous-marine en haute mer. En tant que responsable de la sécurité de tout l’équipage et des clients susceptibles de monter à bord du Titan, David Lochridge dit avoir progressivement observé le projet prendre l’eau, comme le rapportent Sky News et la BBC. (...)

Lors de l’audience, il a ajouté que « l’idée derrière la création de l’entreprise était de gagner de l’argent », affirmant qu’il n’y « avait que très peu de choses en matière de science ». Un appât du gain rapidement confirmé par la stratégie d’OceanGate et de son équipe de communication, pour qui les passagers ne devaient pas être des scientifiques, mais des « gens qui avaient de l’argent ». (...)

Une « abomination de sous-marin » (...)

c’est à partir de 2017 et la construction du Titan qu’il dit avoir « parlé très ouvertement » de ses craintes en matière de sécurité. Des avertissements balayés au profit de « la réduction des coûts » et du « désir de se rendre sur l’épave du Titanic le plus rapidement possible pour commencer à faire des bénéfices ». (...)

« Il y a eu une grande pression pour y parvenir, mais de nombreuses étapes ont été sautées » (...)

Il cite à ce propos le fait de confier des postes dans l’équipe d’ingénierie à « des gamins qui sortaient tout juste de l’université ». Il parle aussi des composants utilisés pour construire le sous-marin, qui présentaient des « anomalies ou des déficiences », telle qu’une coque en fibre de carbone plutôt qu’en titane. De quoi lui faire dire qu’il s’agissait d’une « abomination de sous-marin ».

Ses positions jugées « anti-projet » ont finalement conduit à son licenciement en 2018, après une réunion où il avait présenté ses craintes sur la fibre de carbone et un hublot du sous-marin qui n’avait jamais été testé au-delà de 1 300 mètres. Pour rappel, l’épave du Titanic repose à plus de 3 800 mètres de profondeur…

L’homme est d’ailleurs devenu une sorte de lanceur d’alerte après avoir été poursuivi en justice par OceanGate pour avoir révélé des informations confidentielles sur la construction du sous-marin, bien avant son implosion en juin 2023.