
Les principaux dirigeants européens ont appelé dimanche à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur soutien à l’Ukraine, avant le sommet annoncé entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui fait craindre à Kiev un accord à ses dépens.
Les coups de téléphone se multiplient à cinq jours du sommet Trump-Poutine sur l’Ukraine. Les principaux dirigeants européens ont appelé dimanche 10 août à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur soutien à l’Ukraine
Les présidents russe et américain doivent se retrouver le 15 août en Alaska, aux Etats-Unis, dans le cadre des efforts du président américain pour trouver une issue au conflit que la Russie a déclenché en février 2022.
Cette rencontre très attendue se déroulera sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d’exiger d’être partie prenante.
"Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix", a averti Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, ajoutant que "les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants".
"Il doit y avoir une fin honnête à cette guerre, et il appartient à la Russie de mettre fin à la guerre qu’elle a commencée", a insisté le président ukrainien samedi soir, dans son discours quotidien à la population. L’armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien.
Intense activité diplomatique
Au cours d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre britannique Keir Starmer samedi, Volodymyr Zelensky a en outre exhorté ses alliés européens à prendre des "mesures claires" pour définir une approche commune, alors que ces derniers sont aussi écartés des pourparlers.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les principaux dirigeants européens se sont dit convaincus que "seule une approche combinant une diplomatie active, un soutien à l’Ukraine et une pression sur la Fédération de Russie" pouvait réussir.
"Nous saluons le travail du président Trump pour arrêter le massacre en Ukraine" et "sommes prêts à soutenir ce travail sur le plan diplomatique ainsi qu’en maintenant notre soutien militaire et financier substantiel à l’Ukraine" et "en maintenant et en imposant des mesures restrictives à l’encontre de la Fédération de Russie", ont déclaré les dirigeants français Emmanuel Macron, italienne Giorgia Meloni, allemand Friedrich Merz, polonais Donald Tusk, britannique Keir Starmer et finlandais Alex Stubb, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen.
"La voie de la paix en Ukraine ne peut être tracée sans l’Ukraine", ont-ils ajouté rappelant leur attachement "au principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force" et précisant que "la ligne de contact (ligne de front) actuelle devrait être le point de départ des négociations". (...)
Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables.
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie. (...)
Sur le terrain, les affrontements et frappes meurtrières se poursuivent et l’armée russe continue d’avancer dans l’est face à un adversaire moins nombreux et moins bien équipé.
Samedi, le ministère russe de la Défense a revendiqué la prise de la localité d’Iablonivka dans la région industrielle et minière de Donetsk (est), où se concentre l’essentiel des combats.
Les forces russes, qui ont accéléré leur progression ces derniers mois, menacent actuellement deux places fortes ukrainiennes du Donbass, Kostiantynivka et Pokrovsk, ainsi que la ville stratégique de Koupiansk, dans la région de Kharkiv.