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Pressenza/Par Auposte.fr | Tribune collective
Réponse collective à une infamie : Sur l’accusation d’antisémitisme portée contre la France insoumise
#electionslegislatives #frontpopulaire
Article mis en ligne le 27 juin 2024

L’antisémitisme est un fléau, qu’il s’incarne dans le négationnisme, le complotisme, la fabrique de stéréotypes diabolisants, les appels à la haine, et bien évidemment les agressions et la violence allant jusqu’au meurtre. L’antisémitisme est une ignominie qui doit être combattue avec la plus grande force et une détermination implacable : sans faillir.

Dans la conjoncture cruciale et dramatique que nous traversons, les adversaires du nouveau Front populaire répandent sur LFI une calomnie, en la caractérisant comme un « parti antisémite » voire « le plus grand parti antisémite du pays ». Cette accusation est d’une gravité sans nom. Elle se propage pourtant comme une formule toute faite dans certains médias et chez des personnalités politiques qui en ont fait leur unique « « argument » » dans une bataille haineuse contre toute une partie de la gauche. Il y a aussi des personnes sincères qui imaginent des accointances de LFI avec l’antisémitisme, à force d’entendre cette accusation diffusée dans tant de médias, au point que l’équivalence monstrueuse « LFI = antisémite » soit devenue une sorte de banalité, parfaitement naturalisée. Au-delà, la couverture médiatique réservée à cette organisation est effarante. La banalisation du RN est extrêmement grave elle aussi mais son traitement politique et médiatique est sans commune mesure avec le déversoir réservé à un parti dont le programme est la lutte contre les discriminations, pour la justice sociale et l’émancipation.

Les critiques, les discussions vives, l’expression de divergences voire de désaccords forts sont indispensables ; nous avons confiance dans le fait qu’elles se mèneront et d’autant mieux avec la conscience collective de cette nécessité : être à la hauteur d’une époque aussi grave. Que nous soyons d’accord ou non avec LFI, il s’agit dans ce texte de démonter une infamie et d’évoquer son soubassement politique, quand il n’est pas, simplement, politicien. À l’heure où nos droits, les biens communs, les principaux fruits des conquêtes sociales sont détruits un à un, les tentatives de disqualifier une organisation sincèrement engagée pour contribuer à stopper ces destructions au bulldozer sont à la fois ignobles et très claires : toutes proportions gardées, « Plutôt Hitler que le Front populaire ».

Peur panique devant le Nouveau Front populaire : quand l’abject atteint des sommets

Nous savons bien pourquoi cette offensive déchaînée est menée : la possibilité d’une arrivée de la gauche au pouvoir terrifie les représentants d’un ordre social, économique et idéologique. Il leur faut absolument briser l’alliance de gauche, disqualifier par une sorte de mise à mort politique l’une de ses forces les plus importantes et les plus combatives. Le Nouveau Front populaire engendre une profonde panique chez les tenants de l’ordre tel qu’il est. L’abject atteint donc des sommets.

Emmanuel Macron, dans une fuite en avant face à l’incendie politique qu’il a allumé en pompier pyromane, y est allé de son couplet inacceptable sur l’association entre LFI et l’antisémitisme. Meyer Habib de son côté parle de la France insoumise comme du « parti le plus antisémite, pro-terroriste et pro-islamiste ». Comme Emmanuel Macron lui-même, qui rabaisse ici considérablement la fonction politique qu’il occupe, il ose brandir le nom de Léon Blum qui d’après lui se retournerait dans sa tombe. « Non, ce n’est pas le Front Populaire, c’est le Front Antisémite », déclare Habib. On a rarement vu un tel degré de calomnie. Et de retournement historique infâme : un mensonge et un abus éhonté de la référence au Front populaire de la part d’une droite et d’une extrême-droite violentes que les femmes et les hommes du Front populaire version 1936 auraient à n’en pas douter combattues de toute leur âme.

L’accusation d’antisémitisme portée contre LFI est un outrage. Pour ce parti en général, et pour celles et ceux, juives, juifs, qui en sont membres, ou simplement soutiennent ses positions, votent pour cette organisation. C’est le cas de plusieurs parmi nous, qui n’en peuvent plus de se voir associés-es à cette injure infâme et d’être traîné-es dans la boue. Jean-Luc Mélenchon, qui subit au quotidien cette disqualification à nos yeux injuste et écœurante, a eu ces mots lors d’un meeting du 23 mai dernier : « le cœur saigne en pensant à ceux de nos compatriotes juifs qui sont de notre avis et qui subissent tous les outrages, jusque dans leur propre famille. Notre pensée se tourne vers eux, en solidarité humaine, totale, complète ».

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