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Jeunesse présumée délinquante : les contre-vérités d’Attal et de Bardella
#autoritarisme #jeunesse #Attal #Bardella
Article mis en ligne le 30 juin 2024
dernière modification le 28 juin 2024

La jeunesse serait plus violente qu’avant et la délinquance des mineurs augmenterait. Autant de contre-vérités assénées par Bardella (RN) comme par Attal (Renaissance) qui font craindre un avenir de coercition pour la jeunesse du pays.

Le premier ministre Gabriel Attal utilisait déjà des mots extrêmement durs à l’encontre de la jeunesse, qu’il accusait, il y a deux mois, d’être à l’origine d’un « déchaînement de violence » et face à laquelle il fallait « contre-attaquer ». Autrement dit acter une « sanction immédiate », détricoter l’excuse de minorité (un enfant ou un adolescent n’est pas jugé de la même manière qu’un adulte), envisager une mesure de composition pénale (sans juge donc) pour les mineurs dès 13 ans, penser la comparution immédiate pour les jeunes à partir de 16 ans, créer des mesures d’intérêt éducatif (l’équivalent de travaux d’intérêt général, mais pour des mineurs) [1], envoyer certains « pour 15 jours » dans des foyers de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Une logorrhée qui fleure bon la fameuse autorité, mantra de la majorité actuelle, que ce soit pour l’école ou pour la jeunesse présumée délinquante. Ce discours faisait suite à une semaine particulièrement difficile de rixes entre adolescents, et dans lequel Gabriel Attal faisait tout reposer sur les épaules d’une jeunesse soi-disant de plus en plus violente, faisant fi au passage de réalités sociales complexes, des chiffres de ses propres ministères, des retours des professionnels de la justice, ainsi que de la recherche universitaire.

« Cette habitude qui consiste à prendre des faits divers dramatiques pour en faire des phénomènes de société date de l’époque de Nicolas Sarkozy, explique Christian Mouhanna, sociologue et chercheur au CNRS, spécialiste de la justice pénale. Or là on est carrément sur de la fake news car on relève plutôt une baisse des jeunes mis en cause par la police ou poursuivis par les instances judiciaires. Gabriel Attal n’a même pas regardé le site du ministère de la Justice ou de l’Intérieur ! »

La délinquance des mineurs en baisse

Un constat également fait par le Syndicat de la magistrature, qui dénonce une consultation de façade et s’est fendu d’un courrier explicatif et détaillé à la suite des mesures énumérées par le Premier ministre. (...)

Illustration de l’inanité de cette pente uniquement répressive, le taux de re-condamnation dans les cinq ans qui suivent une sortie de détention est encore plus importante pour les jeunes que pour les adultes : de l’ordre de 70 % selon une ancienne étude de 2012. À nature, type d’infraction et peine prononcée donnés, les jeunes délinquants récidivent davantage et plus vite que les condamnés plus âgés. Qu’importe que cette politique qui ne se donne plus les moyens de mesures éducatives, d’insertion et d’alternatives à la détention soit un cuisant échec, RN et macronistes poursuivent la fuite en avant.