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Perquisition au port de Lorient : le ministre de la Pêche éclaboussé
#Lorient #peche #Anticor
Article mis en ligne le 3 décembre 2024
dernière modification le 1er décembre 2024

Une perquisition a eu lieu au siège de la société d’économie mixte Keroman, qui gère le port de pêche de Lorient. La justice soupçonne, entre autres, un détournement de fonds publics. L’entreprise est détenue par la collectivité de Lorient, présidée par l’actuel ministre de la pêche Fabrice Loher.

Prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, recel et blanchiment… Le mégaprojet Ker’Oman fait l’objet d’une enquête préliminaire menée par le parquet national financier (PNF). Mardi 26 novembre 2024, les enquêteurs ont effectué plusieurs perquisitions à Lorient (Morbihan), notamment dans les locaux de la SEM Keroman, société au cœur des soupçons des enquêteurs. Cette affaire met en cause des figures majeures de la politique locale et nationale, parmi lesquelles Fabrice Loher, ministre de la Mer et de la Pêche et maire de Lorient.

Révélées par Le Télégramme, ces perquisitions constituent un nouveau rebondissement pour le projet de construction d’un port international à Duqm, au sultanat d’Oman, pays de la péninsule arabique. Initié pour diversifier les activités du port breton, ce projet est porté par la SEM Keroman, une société mixte majoritairement détenue par Lorient Agglomération.

Cette collectivité est présidée par Fabrice Loher, qui a également nommé Olivier Le Nézet, patron de la pêche française, à la tête de la SEM. (...)

Outre les questions judiciaires, ce projet a déjà suscité des critiques écologiques et économiques : il s’agirait en effet d’importer des tonnes de poissons d’Oman pour alimenter la criée de Lorient, par avion-cargo ou par bateau…

Un élu… entré au capital de la SAS

L’enquête du PNF s’appuie sur un signalement effectué par l’association Anticor Morbihan en janvier 2024. Parmi les principaux points soulevés figure le cas de Freddie Follezou, ancien vice-président de Lorient Agglomération chargé du développement économique.

Trois mois après sa démission en 2020 « pour raisons personnelles », Freddie Follezou est entré au capital de la SAS Ker’Oman, une société créée pour investir dans le projet au sultanat. Or, selon la loi, un élu ne peut s’impliquer financièrement dans un projet qu’il a supervisé dans un délai de trois ans suivant son départ.

« Cela m’a fait soupçonner une prise illégale d’intérêts et un détournement de fonds publics », dit Stéphane Bigata, coréférent d’Anticor 56. « Je l’ai signalé au procureur de Lorient dans l’espoir qu’il dénoue l’ensemble de l’affaire ». (...)

cette anomalie s’ajoute à d’autres irrégularités suspectées par Anticor. (...)

Le ministre de la Pêche signalé par Anticor (...)