« À 61 ans, j’ai écrit plus d’une trentaine de livres. D’abord quand j’étais journaliste, entre 1985 et 2004, puis en tant qu’autrice de fiction ensuite. Je suis productrice à France Culture, où j’ai travaillé pour plusieurs émissions. J’ai aussi coécrit le film Titane, de Julia Ducourneau, qui a reçu la Palme d’or au Festival de Cannes en 2021. Pourtant, si j’ouvrais mes droits à la retraite aujourd’hui, je ne toucherais que 374 euros par mois… »
Quand un organisme de Sécurité sociale oublie de cotiser
Mais ces ouvrages et leurs ventes ne sont pas du tout pris en compte dans le calcul de sa retraite, estimée seulement sur la base des salaires qu’elle a perçus en tant que journaliste. Ses droits d’auteur, eux, passent complètement à la trappe. Comment est-ce possible ? Pour comprendre, il faut se plonger dans une affaire qui impacte aujourd’hui près de 200 000 artistes-auteurs : le « scandale des Agessa », le nom de la Sécurité sociale des auteurs.
« Je me suis rendu compte, en arrivant peu à peu proche de l’âge de la retraite, que je ne bénéficiais que d’un tiers de mes trimestres », témoigne Simonetta Greggio. Et pour cause, comme le détaillent de nombreux articles du média ActuaLitté à ce sujet : elle n’a jamais été prélevée de ses cotisations à l’assurance-vieillesse par l’Agessa, Association pour la gestion de la Sécurité sociale des auteurs, l’organisme de Sécurité sociale dont c’était pourtant le rôle. (...)