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Manuel d’un monde en transition(s) Lucas VERHELST
#urgenceclimatique #capitalisme #transitions
Article mis en ligne le 20 avril 2025
dernière modification le 17 avril 2025

Présentation

Le mot « transition »est désormais inscrit au fronton de nos institutions : ­transition écologique, transition énergétique, transition des mobilités, transition des compor­tements… Tout notre système doit transitionner. La bonne nouvelle, c’est que nous connaissons la direction dans laquelle nous devons aller : fin des émissions carbone, rebouclage des cycles biogéochimiques, sobriété, préservation de la biodiversité, développement des énergies renouvelables, du circuit court alimentaire, des mobilités douces, gestion intelligente de nos déchets… la feuille de route est tracée ! Cependant, force est de constater que ces différentes propositions ne sont que peu mises en œuvre et transformées en actions de terrain, ou si elles le sont, cela reste «  à la marge  ». Des gouttes d’eau dans l’océan que nous ne parvenons pas à transformer en quelque chose de significatif, des exceptions qui confirment la règle, résolument conservatrice.

Les penseurs de la transition admettent que les avancées – lorsqu’il y en a – ne permettent pas d’atteindre les objectifs globaux, car bien que nous disposions de pistes de solution, des obstacles au changement entraveraient leur mise en place. À l’aune de cette idée simple, le but de cet ouvrage est de ­rassembler et de caractériser 101 obstacles, 101 pierres d’achoppement sur la voie de la transition. Le monopole masculin, la dépendance au chemin emprunté, la pensée en silo, l’insuffisance holistique, le monopole des indicateurs financiers, ou encore la tabula rasa paradigmatique, sont autant de concepts qui nous permettent de mieux comprendre pourquoi l’humanité a tant de mal à changer de trajectoire. (...)

Le Manuel d’un monde en transition(s) est un ouvrage ­collectif. Il est le fruit du travail de recherche mené par un groupe d’experts actifs sur les questions de transition. Durant douze mois, ils ont inventorié ce qu’ils pensaient être des obstacles au changement, débattu quant à leur implication réelle dans les phénomènes d’inertie sociétale, et imaginé un panel d’outils pratiques susceptibles d’amorcer des changements de comportement.

Cet ouvrage se veut donc transdisciplinaire dans son approche. Il en découle une pensée de l’obstacle passée au crible de la philosophie, des neurosciences, de la sociologie, de la géopolitique, de l’économie, de l’environnementalisme, de la systémique, de la climatologie, de l’écologie politique, du droit, de l’anthropologie, de la sémiologie, de la théologie, du management ou encore de la santé.

De ce croisement de regards critiques sont nés une ontologie de l’obstacle, et une discipline nouvelle : ­l’impédimentologie, comme champ de recherche-action, dont le but est d’étudier les obstacles aux changements sociétaux, en particulier ceux s’appliquant au passage de l’ère de l’Anthropocène vers une ère du respect des limites planétaires, et des divers moyens de les traiter. (...)


Manuel d’un monde en transition(s)
Lucas VERHELST
Éditeur Editions de l’Aube
Collection La Terre En Vie

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 Fake or not - S’adapter au changement climatique

Présentation

Nos émissions de gaz à effet de serre ne faiblissent pas, au contraire. Les températures planétaires augmentent inexorablement. On nous annonce que la France doit se préparer à + 4° d’ici la fin du siècle : notre organisation sociale, notre modèle économique et nos modes de vie vont être bouleversés. Nous " adapter " va devenir une nécessité. Mais à quoi, comment, et jusqu’où ?

Les accords de Paris en 2015 avaient fixé la limite du réchauffement climatique à + 1,5 °C ou + 2 °C grand maximum d’ici la fin du siècle, sous peine de chaos. Le ministre de la Transition écologique parle maintenant de + 4 °C (c’est-à-dire + 3 °C de réchauffement planétaire).

D’ores et déjà, alors que nous ne sommes qu’à + 1,3 °C, nous connaissons des événements climatiques de plus en plus intenses et dévastateurs. Nous savons que les sécheresses longues vont empirer, que les températures caniculaires vont augmenter et que les inondations dévastatrices vont se multiplier. La litanie des conséquences est interminable : baisse des rendements agricoles, pénurie d’eau douce, diminution de nos capacités à produire de l’électricité, effondrement de la biodiversité, incendies hors norme, villes étuves, retrait/gonflement des argiles qui menacent les bâtiments, élévation du niveau des mers et des océans et menaces sur les littoraux...

Puisque réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre pour stopper ces phénomènes délétères nous est impossible, nous devons aujourd’hui prendre la mesure de ce que cette adaptation à ces nouvelles conditions de vie veut dire. Et de la manière dont elle interroge la démocratie.

Ilian Moundib est ingénieur, spécialiste des stratégies de résilience climatique (...)