
Près de 10 000 personnes ont perdu la vie sur les routes migratoires menant vers l’Espagne, l’immense majorité en direction des Canaries, selon le rapport 2024 de l’ONG espagnole Caminando Fronteras. En cette fin d’année, les arrivées et opérations de sauvetages se succèdent dans ce que l’ONG qualifie désormais de "route la plus meurtrière du monde".
Près de 10 000 personnes ont perdu la vie sur les routes migratoires menant vers l’Espagne, l’immense majorité en direction des Canaries, selon le rapport 2024 de l’ONG espagnole Caminando Fronteras. En cette fin d’année, les arrivées et opérations de sauvetages se succèdent dans ce que l’ONG qualifie désormais de "route la plus meurtrière du monde".
Selon l’ONG Caminando Fronteras, 10 457 personnes sont décédées ou portées disparues sur les routes migratoires menant vers l’Espagne en 2024. Soit une moyenne de 30 morts ou disparus par jour. Parmi ces victimes, 1 538 étaient des enfants. (...)
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) comptabilise, de son côté, 979 morts et disparus en 2024 sur les routes de l’Atlantique vers les Canaries. L’an dernier, elle enregistrait aussi un chiffre en-deçà de celui de Caminando Fronteras, à savoir 1 200 morts. Mais l’institution onusienne le reconnaissait alors auprès d’InfoMigrants : "Il y a sûrement plus de morts que ce que révèlent nos statistiques". L’OIM recense uniquement les naufrages "dont on est certains à 100%", expliquait Flavio di Giacomo, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM.
L’ONG Caminando Fronteras, elle, se base sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports annuels. (...)
"Ce chemin en plein océan est très dangereux, c’est donc probable qu’il y ait beaucoup de naufrages dont personne n’entend parler."
De fait, en 2024, l’ONG Caminando Fronteras affirme qu’au moins 131 embarcations ont été perdues au large. Avec toutes les personnes à bord, depuis portées disparues.
Des difficultés "particulièrement choquantes"
Les proches de victimes demeurant sans nouvelles font face à des difficultés "particulièrement choquantes" pour déposer des plaintes ou prélever les échantillons d’ADN nécessaires aux identifications des corps, commente le rapport de l’ONG.
Celle-ci souligne néanmoins "quelques progrès dans la réception des plaintes et des exemples de bonnes pratiques", en citant les services de police judiciaire de la garde civile espagnole de Costa Teguise à Lanzarote, de Huércal à Almería ou encore le poste de commandement d’El Hierro. (...)
Mais les obstacles à l’exercice des droits de ces familles de disparus restent légion. Celles-ci sont "re-victimisées par un système qui les stigmatise et considère leurs proches comme des victimes de seconde zone", déplore l’équipe de Caminando Fronteras.
L’ONG pointe aussi les lacunes des États dans la coordination du sauvetage (...)
Des "arrivées continues" en cette fin décembre
Malgré l’extrême dangerosité de ces traversées, le rythme des tentatives ne faiblit pas. En témoignent les arrivées et opérations de sauvetage qui se succèdent en cette fin d’année. Tôt ce jeudi 26 décembre, trois embarcations transportant environ 200 personnes ont été secourues et leurs occupants débarqués sur les ports de Los Cristianos, sur l’île de Tenerife, et de La Restinga, sur l’île d’El Hierro.
La veille, la journée de Noël a été marquée par des "arrivées continues" (...)
Mauritanie, premier pays de départ (...)