
Est-ce le grand retour de l’action directe antimilitariste ? En tout cas, cela inquiète les services de renseignement du ministère de la Défense.
Alors que le gouvernement français, à l’instar de ses voisins européens, débloque des centaines de milliards d’euros pour produire plus d’engins de guerre, que la France est le deuxième plus gros vendeur d’armes du monde et que le « réarmement » comme « l’économie de guerre » sont à l’ordre du jour, les attaques contre les usines du complexe militaro-industriel seraient en forte augmentation.
Le magazine spécialisé L’Usine Nouvelle explique, dans un article paru le 20 avril, que le général Philippe Susnjara, un ancien parachutiste ayant officié en Afrique et en Afghanistan, spécialiste des « affaires internationales » au sein de l’armée et aujourd’hui patron du renseignement de la défense, lance « l’alerte ». Selon lui, les cyberattaques ont augmenté de 60% en un an et les actes de malveillance physique de 50% dans le secteur. « Cela correspond à plusieurs centaines d’incidents chaque année » explique le militaire.
France Inter rapporte le 15 avril que « les industriels français de la défense sont la cible d’attaques de plus en plus préoccupantes » et précise que « l’attaque est parfois revendiquée, notamment par des groupuscules antimilitaristes ou anti-guerre, proches de l’ultragauche. Certains mouvements ont diffusé des communiqués sur des forums, ou revendiqué des actions sur des sites spécialisés. » Pourtant les mouvements anti-guerre avaient beaucoup reculé ces dernières années et commencent tout juste à reprendre de la vigueur.
Dans L’Usine Nouvelle le général Susnjara donne plus de précisions dans une interview. Il explique qu’il existe une « radicalisation de certains groupuscules antimilitaristes », et que cela pourrait « potentiellement enrayer les hausses de cadence de production impulsées par les donneurs d’ordre en pleine économie de guerre » (...)
Sans les travailleurs et les travailleuses, sans la production et le transport d’armes, aucune guerre n’est possible.
On ne le rappellera jamais assez, le monde du travail peut empêcher les conflits militaires par la grève, le blocage et le sabotage (...)