Le Britannique Imran Ahmed, qui compte parmi les cinq Européens interdits de séjour aux États-Unis en raison de leur engagement pour une stricte régulation de la tech, a déposé plainte contre l’administration Trump, écartant temporairement le risque d’être expulsé du pays où il habite depuis 2021.
Sa plainte déposée mercredi 24 décembre devant un tribunal de New York stipulait qu’il faisait face à la "perspective imminente d’une arrestation anticonstitutionnelle, d’une détention punitive et d’une expulsion", ce qu’un juge a temporairement bloqué jeudi.
Une première audience est prévue lundi, selon une décision de justice consultée par l’AFP.
"Le gouvernement fédéral a clairement indiqué que M. Ahmed faisait l’objet de ’SANCTIONS’" pour le travail de l’ONG qu’il a fondée et dirige, le Center for Countering Digital Hate (CCDH), ajoute la plainte. Ce centre étudie les politiques de modération des grands médias sociaux et a dénoncé à de nombreuses reprises les pratiques de X (ex-Twitter), le réseau d’Elon Musk, ancien allié du président américain.
Les États-Unis ont sanctionné mardi Imran Ahmed, trois autres représentantes d’ONG luttant contre la désinformation et les messages haineux en ligne (Clare Melford, à la tête de GDI, un index de la désinformation au Royaume-Uni, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, de l’ONG allemande HateAid), ainsi qu’un ancien commissaire européen chargé du Numérique, le Français Thierry Breton. (...)
Marco Rubio et Sarah Rogers, les ministres de la Justice et de la Sécurité intérieure, Pam Bondi et Kristi Noem, ou encore le directeur de la police fédérale de l’immigration (ICE), Todd Lyons, sont visés par la plainte de Imran Ahmed.
Ce Britannique d’origine afghane, âgé de 47 ans, vit "légalement" aux États-Unis depuis 2021 et dispose d’une "carte verte" de résident permanent, précise sa plainte. Son épouse et leur fille sont Américaines. Dans une déclaration transmise à l’AFP jeudi, ce dernier a assuré qu’il "ne [se] laisserait pas intimider ni détourner de l’œuvre de [sa] vie".
Le département d’État, pour sa part, a affirmé que, légalement, "les États-Unis n’ont aucune obligation d’autoriser des étrangers à venir dans notre pays ou à y résider". (...)