Le président français se rend aux Émirats arabes unis dimanche 21 décembre, tout d’abord pour réveillonner avec les troupes françaises stationnées à Abou Dhabi. Mais en plus de ce dîner de Noël avant l’heure, Emmanuel Macron rencontre également son homologue émirien Mohammed ben Zayed, dont le pays est le plus gros acheteur d’armes françaises dans le monde. Mais cet allié stratégique pour Paris dans la région est critiqué pour son implication dans le conflit au Yémen et accusé pour sa vente d’armes aux paramilitaires au Soudan.
Plus de 900 militaires français stationnent près d’Abou Dhabi. Une position idéale dans le golfe, près de la mer Rouge, cette route maritime cruciale perturbée depuis le début de la guerre à Gaza. C’est aussi une position idéale face à l’Iran, et relativement près de la Syrie par exemple, où l’armée de l’air française participe à la lutte contre l’organisation État islamique.
Un allié économique précieux pour la France
Surtout, les Émirats sont un partenaire économique incontournable pour Paris : ils sont les plus gros acheteurs d’armes françaises dans le monde – les Émiriens ont notamment acheté 80 avions de combat Rafale en 2021. Le gouvernement a annoncé investir 30 à 50 milliards d’euros en février pour construire un data center pour l’intelligence artificielle. Il est donc difficile pour Paris de se passer de cet allié dans la région.
Pourtant, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt pour leur implication dans le conflit au Yémen et surtout au Soudan. Abou Dhabi l’a toujours nié mais de nombreux rapports montrent que les Émirats fournissent des armes aux Forces de soutien rapide (FSR). Ces paramilitaires soudanais sont accusés de crimes de guerre et même de crimes contre l’humanité, notamment lors de la prise de la ville soudanaise d’El Fasher. On ignore si le sujet sera abordé entre Emmanuel Macron et Mohammed ben Zayed lors de leur rencontre. (...)