Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24
"La situation est inquiétante" : l’ONU s’alarme des arrestations politiques en cascade en Tunisie
#Tunisie #ONU #dictature
Article mis en ligne le 20 février 2025

Depuis quelques mois, les procès se multiplient en Tunisie contre les voix dissidentes, avec parfois de lourdes peines prononcées. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme s’est alarmé mardi, dans un communiqué, des pressions politiques croissantes du régime contre les opposants politiques, journalistes et autres minorités.

(...) "C’est une situation alarmante", réagit auprès de France 24 Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. "Voilà plusieurs mois qu’on observe une tendance à viser des individus dans l’opposition, par des accusations vagues ou très larges, notamment grâce à la loi anti-terroriste."
Des opposants condamnés à de lourdes peines

Adoptée en 2015 dans un contexte de menace terroriste grandissante, la loi anti-terroriste a été critiquée par la société civile et des ONG qui s’inquiétaient déjà à l’époque que des définitions juridiques trop vagues du terme "terroriste" conduise à des dérives liberticides.

Ces derniers mois, de nombreux opposants politiques et journalistes ont également été inculpés et condamnés pour "atteinte à la sûreté de l’État". (...)

"Les procès bâclés sont devenus la norme"

Les critiques contre l’institution judiciaire tunisienne se multiplient. Les opposants politiques accusent le régime de Kaïs Saïed d’avoir vassalisé l’administration judiciaire. (...)

les juges ne sont pas les seuls victimes de la purge judiciaire. De nombreux avocats ont été arrêtés ces dernières années, dont Abir Moussi, avocate et présidente du Parti destourien libre, et Sonia Dahmani, arrêtée en mai 2024 par des policiers masqués, alors qu’elle s’était réfugiée au siège de l’Ordre des avocats. Poursuivie pour ses déclarations à la radio sur le racisme et le sort des migrants subsahariens en Tunisie, elle a été condamnée à un an de prison en juillet, en vertu du décret 54. Promulgué en 2022 pour lutter contre la diffusion de "fausses informations", le décret est accusé de museler la liberté d’expression et de la presse.
Les journalistes et militants LGBT+ également menacés (...)

l’ONG Amnesty international s’est inquiétée du sort réservé aux défenseurs des droits LGBT+. Selon elle, au moins 84 personnes "ont été arrêtées, détenues arbitrairement et visées par des poursuites injustes au seul motif de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre".

Mince embellie pour l’opposition tunisienne, la justice a ordonné mercredi la libération de Sihem Bensedrine, l’une des militantes des droits humains les plus connues du pays, en détention depuis août. Celle-ci reste néanmoins poursuivie et interdite de voyager, a indiqué le porte-parole de la cour d’appel de Tunis.