Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
"Je suis tombé amoureux des vignes" : en Alsace, Haroon Rahimi, le réfugié afghan devenu vigneron
#migrants #immigration #exiles #refugies #Afghanistan
Article mis en ligne le 10 août 2025
dernière modification le 8 août 2025

S’intégrer par l’agriculture (1/3). InfoMigrants est allé à la rencontre d’exilés qui ont trouvé dans l’agriculture une voie d’épanouissement en France. Haroon Rahimi est né en Afghanistan, où l’alcool est interdit. Mais le réfugié, installé en France et devenu vigneron en Alsace, s’est pris de passion pour les vins naturels.

(...) L’histoire française de ce vigneron pas comme les autres commence en 2016 à Kaboul. Les Taliban sont encore à bonne distance de la capitale afghane mais le climat est de plus en plus violent dans le pays et la population civile paye le prix lourd des attentats perpétrés par les Taliban et la branche locale de l’organisation État islamique. Cette année-là, l’ONU recense près de 11 500 victimes civiles.

Haroon Rahimi, lui, vit à Kaboul, dans la famille de sa mère dont le plus jeune frère, Naweed, a son âge. Issus de familles éduquées et occidentalisées, les deux garçons sont la cible de menaces en raison de leur mode de vie et de leur style vestimentaire. Alors, pour fuir ce climat, ils demandent un visa long séjour à l’ambassade de France au titre de l’asile et l’obtiennent. Ils arrivent en France en mars 2016 et reprennent chacun des études.

Haroon est orienté vers un lycée professionnel et y entame un CAP en restauration-hôtellerie. Dans les restaurants où il travaille dans le cadre de la préparation de son diplôme, Haroon Rahimi découvre le métier de sommelier et l’univers du vin. "La première fois que j’ai goûté du vin, c’était en Afghanistan, chez un ami de ma mère qui avait vinifié son raisin dans un seau en plastique. Je l’avais trouvé délicieux et je n’ai jamais retrouvé un tel goût", raconte-t-il.

Au fil des mois, l’Afghan réalise qu’il ne veut pas servir du vin, mais le produire. "J’avais envie de faire rêver et voyager les gens sur place, en faisant mes propres vins", raconte le jeune homme qui cultive un certain sens du storytelling. (...)