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France inter/Affaires sensibles
La première guerre d’Algérie
#colonisation #colonialisme #Algerie #France #memoire
Article mis en ligne le 5 octobre 2025
dernière modification le 29 septembre 2025

Aujourd’hui Affaires Sensibles remonte le temps : la première guerre d’Algérie.
Avec

Alain Ruscio, historien, spécialiste de l’histoire de la colonisation française

La presse de l’époque l’a raconté ; des politiques illustres l’ont dénoncé ; les auteurs s’en sont parfois enorgueillis : oui, la colonisation française de l’Algérie a été une guerre d’extermination.

A partir de 1830, et pendant une vingtaine d’années, les militaires français envoyés de l’autre côté de la Méditerranée ont expulsé, exproprié, assujetti, massacré les Algériens, 500 000 environ, au nom d’une mission civilisatrice. Cette conquête, si l’on peut dire, a été sanglante. Et publique, au sens où personne en métropole ne l’ignorait.

Près de deux siècles plus tard, un rideau est tombé sur cette guerre, celui de l’oubli. Et du déni. Mais occulter ce moment sombre ne l’efface pas de notre histoire : il en fait terriblement partie. Le rappeler déclenche aujourd’hui des cris d’orfraie parmi des politiques, qui veulent réécrire un récit pourtant factuel et étayé, ainsi que les historiens l’ont démontré.

Un récit documentaire de Franck Cognard en partenariat avec rétronews.fr, le site de presse de la BnF

Invité :

Alain Ruscio, historien. Son dernier livre : La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852, paru en 2025 à La Découverte. Il est interviewé dans cet article de Retronews du 28 janvier 2025 sur "La première guerre d’Algérie : histoire d’une petite apocalypse"

Lire aussi :

 (Editions la Découverte)

La première guerre d’Algérie, Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852
Alain Ruscio

La " première guerre d’Algérie " commença le 14 juin 1830 à 4 heures du matin, lorsque le premier soldat français posa le pied à Sidi-Ferruch. Les conquérants furent d’emblée confrontés à une force de résistance qu’ils n’avaient pas imaginée, dont la figure emblématique reste l’émir Abd el-Kader. S’ensuivirent deux décennies d’affrontements d’une intensité et d’une violence extrêmes.
Le maréchal Bugeaud et bien d’autres officiers appliquèrent et souvent amplifièrent sur le terrain la politique répressive décidée à Paris par François Guizot, Adolphe Thiers, Jean-de-Dieu Soult, etc. Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... En 1852, Hugo décrivait cette armée française, " faite féroce par l’Algérie ". Pourtant, cette politique de terreur fut approuvée et même justifiée par de grands intellectuels de l’époque, comme Tocqueville et Lamartine. D’autres, très minoritaires, dénoncèrent la conquête, au nom de critères plus pragmatiques qu’éthiques ou politiques.
Prélude à cent trente-deux années de présence française, la conquête de l’Algérie constitue un moment décisif dans l’émergence de l’esprit colonial – et racial – qui marqua durablement la société hexagonale, et produit encore aujourd’hui ses effets délétères. Une synthèse inédite et sans concession sur des événements aussi déterminants que méconnus. (...)