
Le nouveau chef d’état-major de l’armée israélienne a estimé mercredi lors d’une cérémonie en marge de sa prise de fonctions que le Hamas "n’est pas encore vaincu" et que la mission d’Israël à Gaza "n’est pas terminée", menaçant la fragile trêve à l’œuvre depuis le 19 janvier.
(...) "Ce n’est pas une relève comme les autres, c’est un moment historique. Le (...) Hamas a subi un coup dur, mais il n’est pas encore vaincu", a affirmé le lieutenant général Eyal Zamir lors d’une cérémonie en marge de sa prise de fonctions.
"La mission n’est pas encore terminée", a ajouté le nouveau chef de l’armée israélienne. Premier chef d’état-major issu du corps des blindés, cet officier de 59 ans s’est forgé une réputation d’homme à poigne sur le champ de bataille. (...)
"Les résultats de la guerre auront une importance pour des générations"
Eyal Zamir prend ses fonctions alors que le maintien de la fragile trêve entre Israël et le Hamas semble incertaine, les deux camps s’opposant sur la façon de la prolonger après l’expiration samedi d’une première phase de 42 jours. (...)
"Une très lourde responsabilité repose sur vos épaules", a déclaré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, pendant la cérémonie.
"Les résultats de la guerre auront une importance pour des générations, nous sommes déterminés à (remporter) la victoire", a-t-il ajouté. (...)
Israël souhaite une extension de la première phase de la trêve jusqu’à la mi-avril pour permettre la libération des otages restants à Gaza, et réclame à terme la "démilitarisation totale" du territoire et l’élimination du Hamas. (...)
Le Hamas réclame de son côté la mise en œuvre de la deuxième étape de l’accord, censée aboutir à un cessez-le-feu permanent, mais insiste pour rester dans le territoire, qu’il dirige depuis 2007.
Depuis dimanche, Israël a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire vitale pour la population.
La troisième phase de l’accord négocié par les pays médiateurs – États-Unis, Qatar et Égypte – devrait être consacrée à la reconstruction du territoire en ruines.
Mardi, les dirigeants arabes réunis au Caire ont adopté un plan pour la reconstruction de Gaza qui met de fait à l’écart le Hamas et prévoit un retour de l’Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le mouvement islamiste.
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– Gaza : les États-Unis confirment avoir directement négocié avec le Hamas
Washington a confirmé, mercredi, avoir eu des contacts avec le Hamas, en consultation avec Israël. Ces discussions, sans précédent, rompent avec une politique de longue date qui veut que les États-Unis n’aient pas de pourparlers directs avec des groupes qu’ils considèrent comme terroristes. (...)
Pour leur part, des responsables du Hamas ont révélé à l’AFP la tenue de "plusieurs communications entre le Hamas et divers canaux américains, la dernière étant avec un émissaire américain et la question des prisonniers israéliens détenteurs de la nationalité américaine, vivants ou morts, a été évoquée".
Un autre haut responsable du mouvement islamiste palestinien, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a parlé de "deux rencontres directes entre le Hamas et des responsables américains ces derniers jours à Doha". (...)
Avertissement du président américain
Le même jour que ces révélations, Donald Trump a lancé un "dernier avertissement" au Hamas de libérer les otages, sans quoi le "peuple de Gaza" risque "la mort".
Il a encore dit envoyer "à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le travail" à Gaza, soulignant qu’"aucun membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis", à l’heure où la trêve dans la bande de Gaza semble menacée.
"C’est maintenant qu’il faut quitter Gaza, tant que vous pouvez encore le faire", a-t-il ajouté à l’adresse des chefs du mouvement islamiste palestinien.