
Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur de possibles malversations au sein de cette structure, qui regroupe les membres du plus prestigieux des grands corps de fonctionnaires d’État, a appris Mediapart. Les soupçons de détournements portent sur un total de 1 million d’euros.
L’information ne manque pas de sel, s’agissant d’une structure regroupant les hauts fonctionnaires travaillant pour le plus puissant des grands corps d’État, lequel est chargé d’exercer le contrôle administratif, financier et comptable de l’ensemble de l’administration publique nationale. Composée d’environ cent quarante membres, l’IGF constitue une sorte d’État dans l’État par lequel sont passés, bien souvent avec un détour par le privé, de nombreux dirigeants, à commencer par l’actuel président de la République, Emmanuel Macron. (...)
les détournements auraient été commis à hauteur de 100 000 euros par an, sur une décennie, soit un total évalué à 1 million d’euros, d’après la même source.
Sollicité par Mediapart, le parquet de Paris a confirmé avoir reçu une plainte de l’association pour des faits d’abus de confiance en juillet 2024. Auprès de Mediapart, l’association assure avoir découvert le problème après le changement de gouvernance de 2023, avant d’engager une vérification des comptes pendant plusieurs mois. (...)
Restée confidentielle jusqu’à ce jour, cette affaire a bruissé ces dernières semaines à Bercy, où des craintes que l’image de l’IGF s’en trouve écornée sont apparues. Si les détournements venaient à être confirmés, se pose effectivement la question de savoir comment une association composée des hauts fonctionnaires les plus capés du pays a pu être victime de tels faits. Quelles défaillances, voire complicités, a-t-il pu y avoir à la tête de la structure pour que les soupçons apparaissent si tardivement ? Ces interrogations, qui auraient en temps normal pu susciter un bon sujet d’audit pour l’IGF, sont désormais entre les mains de la justice.